La joie de rendre service comme la Vierge Marie

Les chemins menant à la joie de la Vierge Marie

Source image: Clip "Miséricordieux comme le Père" de Richard Vidal in: ECDQ TÉLÉ

Résumé : La joie de rendre service comme la Vierge Marie. La joie véritable, celle qui est reçue de Dieu, ne se repose pas en elle-même : elle se fait esprit de service.

La joie de rendre service comme la Vierge Marie. La joie de Marie nous ouvre le cœur pour nous envoyer vers les autres

Beaucoup de nos joies ont tendance à nous renfermer en nous-mêmes; elles sont plus ou moins narcissiques. Ne nous étonnons donc pas si elles sont si fugitives! Toute autre est la joie qui vient de Dieu : elle nous ouvre le cœur pour nous envoyer vers les autres. En elle, aucun repli sur nous-mêmes : elle nous conduit au contraire, et de manière toute naturelle, à l’amour de nos frères.

La joie de rendre service comme la Vierge Marie : « Elle partit en hâte pour se rendre dans le haut pays. » (Lc 1, 39)

Après la parole de l’ange, Marie avait toutes les raisons du monde de rester assise pour savourer les merveilles que Dieu avait réalisées en elle. Quelle richesse ne portait-elle pas en son sein? N’était-ce pas l’Enfant qui, désormais, devait retenir toute son attention? C’est à bon droit qu’elle aurait pu porter son regard sur elle-même.  Et pourtant elle ne se regarde pas. La joie que l’Esprit de Dieu a suscitée en elle la fait quitter la maison, quitter Joseph, pour se mettre sans plus tarder au service d’Élisabeth. « Elle partit en hâte pour se rendre dans le haut pays. » (Lc 1, 39).

La joie de rendre service comme la Vierge Marie : La joie disparaît si on ne la transmet pas aux autres

Toutes nos joies se muent en tristesse dès que nous nous en emparons sans les reconnaître pour des grâces; elles disparaissent dès qu’on s’y arrête sans les transmettre à d’autres. Marie se met en route. « En hâte », ajoute Luc. Tout le récit qui va suivre rayonne de la joie de Marie et Élisabeth : joie de la marche aimante, joie de la rencontre, joie de l’enfant qui tressaille dans le sein de sa mère, joie d’Élisabeth qui s’exclame : « Comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur? » (Lc 1, 43), joie de Marie, enfin, qui chante son Magnificat.

Comme si elle voulait rendre le récit plus joyeux encore, l’Église y ajoute, dans la liturgie de la fête de la Visitation, ces paroles du Cantique des Cantiques :

« J’entends mon bien-aimé

Qui vient,

Sautant sur les montagnes,

Bondissant sur les collines.

Mon bien-aimé est semblable à une gazelle,

À un jeune faon.

Voilà qu’il se tient derrière notre mur.

Il guette par la fenêtre,

Il épie par le treillis » (Cant 2, 8-9).

La joie de rendre service comme la Vierge Marie : la grâce de la Visitation

Oui, la joie véritable, celle qui est reçue de Dieu, ne se repose pas en elle-même : elle se fait esprit de service. Marie, qui se sait aimée de Dieu, ne peut s’empêcher de s’en aller pour servir l’autre.

Encore aujourd’hui et chez nous, se vit cette grâce de la Visitation. Dans d’humbles foyers, Dieu vient toucher les cœurs et leur donne une joie telle qu’ils ne peuvent la garder pour eux-mêmes. C’était une famille heureuse : quatre enfants pleins de vie, un couple très uni, une profession solide et assurée, une maison spacieuse et belle, bref, tout ce qu’il faut pour être très heureux et pour ne pas se laisser interpeller par la misère des autres. Ils avaient sans doute toutes les raisons du monde pour s’en tenir là, pour savourer tranquillement leur bonheur. Jusqu’au jour où naît dans une clinique un enfant handicapé, rejeté par sa maman, malade de sa solitude. Ils l’apprennent et, comme Marie, en hâte, ils se rendent « dans le haut pays ». À la vue de l’enfant et de sa mère, voilà qu’ils ont le cœur transpercé. Ils prennent l’enfant avec eux, car ce sont un homme et une femme de compassion. L’enfant grandit et, comme le soleil, il guérit tous ceux et celles qui l’approchent. J’ai écrit à ce foyer la parole d’Élisabeth : « Bienheureux êtes-vous qui avez cru à ce qui vous a été dit de la part du Seigneur » et cette autre, de Jésus : « Celui qui accueille l’un de ces plus petits en mon nom, c’est Moi qu’il accueille » (cfr Lc 1,45 et Mt 18, 5).

SOURCE : Extrait de : Cardinal Godfried Danneels, Devenir des hommes nouveaux, Lettres d’espérance, Centurion Duculot, 1993, pp. 175-176.

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A propos Godfried Danneels 11 Articles
Godfried Danneels, né le 4 juin 1933 à Kanegem en Flandre-Occidentale (Belgique), est un cardinal belge, archevêque émérite de Malines-Bruxelles. Docteur en théologie, il a enseigné au séminaire de Bruges avant de devenir évêque d'Anvers en 1977 puis archevêque de Malines-Bruxelles deux ans plus tard. Il fut créé cardinal en 1983. Il a été admis à l'éméritat le 18 janvier 2010

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