Pentecôte: Crier nos besoins à l’Esprit Saint

Acte des Apôtres, chapitre 2, versets 1 à 13

Résumé: A la Pentecôte: Crier nos besoins à l’Esprit Saint. Voilà le message que nous livre Mme Georgette Blaquière dans son livre: “Une nouvelle Pentecôte”. Le père Guy Simard nous a autorisé à transcrire son blog: “Dieu ma joie” dans lequel il développe l’importance d’ouvrir nos esprits et nos coeurs pour la venue de l’Esprit Saint spécialement pour la fête de la Pentecôte.

“Une nouvelle Pentecôte

Pentecôte, c’est avant tout une expérience, vécue par des familiers de Jésus, et pas seulement par les Apôtres autour de Marie.à 

Cette expérience vécue par ce groupe de témoins et d’où est sortie l’Église, n’est ni symbolique, ni périmée. Elle continue à s’accomplir tout au long de l’histoire et semble même prendre aujourd’hui une actualité renouvelée. Nous avons à la reconnaître, à l’expliciter et à la manifester.

1 – La chambre haute:

              Dans la prière et la communion fraternelle, l’attente de la promesse du Père

              Rentrés en ville, ils montent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement. Pierre se leva au milieu des frères, ils étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes (Ac 1, 15).

              Il y a là les Apôtres, les femmes disciples avec Marie parmi elles, et la famille de Jésus. Ils sont nombreux et ils sont divers. Ils ont en commun d’avoir rencontré Jésus vivant, d’avoir mangé et bu avec lui après sa résurrection (Ac 1,3).

             Ils ne se sont pas réunis pour rassembler leurs souvenirs d’anciens combattants ni pour faire une session pastorale en vue de construire et d’organiser l’Église à venir. Ils sont réunis sur l’ordre du Christ pour attendre la promesse du Père : Il leur enjoignit de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis (Ac 1,4). Tous, quel que soit leur état de vie, ont perçu plus ou moins consciemment cet appel à se mettre à la disposition de Dieu.

            Dieu est Dieu, c’est Lui qui nous a aimés le premier (1Jn4) et nous ne le chercherions pas s’il ne nous avait, le premier, cherchés. Et nous l’attendons en veillant dans la foi en sa promesse, dans la foi en la gratuité de sa grâce. On n’achète pas Dieu, même par les bonnes œuvres. On l’attend humblement, pauvrement, comme des mendiants. On l’attend dans un cri, un cri vers Dieu Sauveur, comme le cri de l’aveugle ou le cri de la Cananéenne, qui agaçaient tellement les Apôtres.

 Chaque homme porte en lui un cri, un cri du cœur qui, souvent, est la clé de ses options dans la vie, plus loin que toutes les analyses psychologiques ou sociologiques les plus fines. C’est une première urgence de donner des lieux où vivre ce cri et des mots pour le dire. (Georgette Blaquière, Pentecôte, c’est aujourd’hui)”.

Je considère ce texte de mon amie madame Georgette Blaquière, reçu aujourd’hui, comme un grand cadeau à l’approche de la Pentecôte 2018. Madame Georgette Blaquière était une amoureuse de l’Esprit Saint; elle s’est laissée transformée et enflammée par Lui. C’est ainsi que je puis expliquer le rayonnement de cette femme en France et ailleurs dans le monde. C’est aussi la cause de mon admiration envers elle. Ses intuitions, qui venaient à coup sûr de l’Esprit Saint, ont grandement influencé ma spiritualité.

Madame Blaquière a bien raison de considérer la Pentecôte comme une expérience, et une expérience toujours nouvelle. Les apôtres et les disciples, lorsqu’ils attendaient la venue de l’Esprit Saint, ne savaient pas trop à quoi s’attendre, ne savaient pas trop Qui ils attendaient. Ils ont sûrement été pris par surprise. Heureuse surprise !!! Mais nous, qui connaissons beaucoup mieux Qui est l’Esprit Saint et les merveilles qu’Il a produites dans le cœur des premiers chrétiens, nous savons à quel point nous pouvons et nous devons mettre en Lui notre confiance. Faisons-lui donc confiance et crions-Lui de toutes nos forces les besoins qui sont les nôtres, ceux de notre communauté et du monde entier. 

2-    L’Esprit Saint ouvre notre esprit à « l’intelligence des Écritures »

C’est en lisant le livre « Le regard de la Miséricorde » du Père Raniero Cantalamessa, que m’est venue la réflexion que je vous propose dans les lignes qui suivent. Jusqu’à maintenant, j’ai toujours envié les disciples qui ont rencontré Jésus Resuscité car l’évangile nous dit que Jésus leur a “ouvert l’esprit à l’intelligence des Écritures” (Lc 24, 45). J’ai souvent demandé à Jésus qu’il ouvre mon esprit à l’intelligence des Écritures. Je n’avais jamais réalisé jusqu’à aujourd’hui, que lors de mon baptême et probablement encore plus lors de ma confirmation et lors de mon ordination presbytérale, Jésus a amplement exaucé ce désir qui était le mien en me communiquant l’Esprit Saint, le grand Don qu’il nous a promis à la veille de sa mort. Car c’est l’Esprit Saint qui est le véritable auteur des Écritures. Et s’il nous arrive de comprendre les Écritures, de croire en elles et de les goûter, c’est que notre esprit a été ouvert à l’intelligence des Écritures par l’Esprit Saint qui nous a été donné, spécialement lors de la réception des sacrements de la foi.

Nous verrons dans un instant comment le grand saint Thomas d’Aquin commente le passage suivant de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens: 

03 De toute évidence, vous êtes cette lettre du Christ, produite par notre ministère, écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas, comme la Loi, sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs.

04 Et si nous avons une telle confiance en Dieu par le Christ,

05 ce n’est pas à cause d’une capacité personnelle que nous pourrions nous attribuer : notre capacité vient de Dieu.

06 Lui nous a rendus capables d’être les ministres d’une Alliance nouvelle, fondée non pas sur la lettre mais dans l’Esprit ; car la lettre tue, mais l’Esprit donne la vie. (2 Co 3, 3-6)

“Commentant les paroles de Paul sur la lettre qui tue et l’Esprit qui donne la vie (2 Co 3, 3-6), voici ce que saint Thomas d’Aquin écrit: 

“La lettre, ici, désigne toute loi écrite qui demeure extérieure à l’homme, y compris les préceptes moraux contenus dans l’Évangile. Il en découle que même la lettre de l’Évangile “tuerait” si, à l’intérieur de l’homme, ne s’y adjoignait la grâce guérissante de la foi.” (I-IIae, q. 106, a.2)  

Un peu plus haut, le même saint docteur explique ce qu’il veut dire par “la grâce de la foi”; il écrit: “C’est donc précisément la grâce du Saint-Esprit, donnée à ceux qui croient au Christ, qui constitue au premier chef la loi nouvelle (Ibid, q. 106, a.1). Voilà une affirmation ardue qu’aucun de nous n’oserait formuler, si elle ne venait pas des deux plus grands docteurs de l’Église latine, Augustin et Thomas d’Aquin. Du reste, les paroles même du Christ et l’expérience des apôtres la confirment. S’il avait suffi de proclamer les Béatitudes et autres enseignements moraux que contient l’Évangile pour avoir la vie éternelle, pourquoi aurait-il fallu que Jésus meure et ressuscite pour nous obtenir l’Esprit Saint? C’est pour cela qu’il dira lui-même à ses apôtres qu’il est bon qu’il s’en aille pour pouvoir leur envoyer le Paraclet (Jn 16, 7)” (Raniero Cantalamessa, Le regard de la Miséricorde, EdB, Paris, 2016, p. 194) 

On peut facilement faire l’expérience de cela. Faites lire les Béatitudes, qui sont l’essentiel de la Loi Nouvelle, à un athée et il n’y comprendra pratiquement rien. Et même si nous, parfois, nous ne comprenons pas certains passages de la Bible, nous croyons que ce que nous lisons est vrai, parce que nous avons la foi. C’est la foi qui nous vient de l’Esprit Saint qui nous fait croire aux divines Écritures, qui nous les fait comprendre et nous les fait goûter. Si je lis la Bible sans avoir la foi, ce que je lis est LETTRE MORTE ou lettre qui peut tuer, comme l’écrit si audacieusement saint Thomas d’Aquin. Ce n’est que l’Esprit Saint qui donne vie aux saintes Écritures. Par conséquent, si je crois à la Bible, si je comprends et aime certains passages de la Bible, c’est que l’Esprit Saint a ouvert mon esprit à l’intelligence des Écritures. 

Question pour un partage :

Quel cri vais-je faire monter vers l’Esprit Saint cette année, soit pour moi, soit pour ma communauté chrétienne, soit pour l’Église universelle?

« Entends mon cri monter vers toi, Seigneur ! »

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A propos Guy Simard 29 Articles
Guy Simard est un Oblat de la Vierge Marie. Il est curé de la paroisse Saint-Enfant-Jésus-de-la-Pointe-aux-Trembles et il a écrit plus de 850 textes sur son propre blogue, Dieu ma joie.

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