« Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie alléluia ! »

Homélie de Pâques B

SOURCE IMAGE: Clip: "Miséricordieux comme le Père" par Richard Vidal in: Webtélé ECDQ

« Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie alléluia ! » Oui, Pâques est un jour de Joie. Un jour de joie spirituelle qui transcende toute peine et toute tristesse. Comme vous le savez sans doute, Pâques signifie : ‘passage’. Ainsi, Pâques, c’est le jour du Grand Passage :

  • Passage des ténèbres obscures du tombeau à la Lumière de Dieu ;
  • Passage de la tristesse à la Joie ;
  • Passage de la mort à la Vie.

Pâques est le résultat du passage de Dieu dans l’histoire et la vie du monde. Et quand Dieu passe, cela peut bouleverser les événements et la vie des personnes sur son passage. Car quand on rencontre Jésus ressuscité, alors tout change, plus rien n’est pareil. Cela me rappelle un témoignage que j’ai entendu à une radio chrétienne il y a quelques années : Un journaliste était allé interviewer les détenus d’une prison durant la semaine sainte et le témoignage de l’un d’entre eux m’avait particulièrement frappé. Il racontait que lorsqu’il avait 18 ans, il avait tué son beau-père qui violentait sa mère. Il avait été condamné à perpétuité (minimum 25 ans de réclusion). Au fond de sa prison, il rencontre Jésus qui l’appelle au sacerdoce. Le journaliste lui demande : « Qu’est-ce que Pâques pour toi ? » Il répond : « C’est le commencement de tout. C’est le départ d’une vie nouvelle ».

Si Jésus est ressuscité, s’il est le Vivant à jamais, alors notre vie ne se compte plus en années. Mais une fenêtre s’ouvre pour nous sur l’Eternité. Notre soif de vivre et de bonheur peut être rassasiée. Pour en revenir au témoignage du jeune homme en prison, au moment de sa condamnation à perpétuité, il avait certainement eu l’impression d’avoir gâché totalement sa vie. Mais voilà qu’à cause de Jésus ressuscité, il a retrouvé l’espérance de pouvoir reconstruire sa vie, même si elle avait été ensevelie par toutes sortes d’erreurs, de souffrances et de péchés.

A partir du Jour de Pâques, nous savons que le péché et les folies de l’homme ne sont plus sans remède et que la mort ne tue plus. Que l’Amour de Dieu est plus fort que le mal et toutes nos misères.

Dans l’évangile, Marie-Madeleine se rend au tombeau « alors qu’il fait encore sombre » nous dit S. Jean. Elle allait en fait embaumer un mort, un cadavre. L’obscurité extérieure était le signe de l’obscurité intérieure dans laquelle baignait le cœur de Marie-Madeleine. On peut facilement s’imaginer la tristesse, la déception et même le découragement qui assaillaient l’esprit et le cœur de cette femme. De plus, Marie-Madeleine était préoccupée par une question très pratique et matérielle : « Qui nous roulera la pierre du tombeau ? »

Nous pouvons tous nous reconnaître en Marie-Madeleine lorsqu’on considère notre vie personnelle, familiale et collective. Combien de déceptions amères devons-nous vivre ? Nous avons très souvent aussi toute sortes d’épreuves qui nous attristent et nous peinent. Et à cause de cela, notre esprit est enfermé dans plein de soucis et de problèmes matériels qui nous semblent souvent insolubles ou insurmontables. A cause de tout cela, les ténèbres nous désorientent et nous font douter de la Présence et de l’Amour de Dieu dans nos vies.

Mais voilà que Marie-Madeleine va faire une rencontre transformante. Lorsqu’elle entrevoit Jésus ressuscité, elle coure de toutes ses forces annoncer la nouvelle aux apôtres. Déjà, elle a perdu le poids de la tristesse et de la peine qui l’affligeaient. Le passage du Ressuscité dans sa vie lui redonne l’espérance et la joie à transporter les montagnes. Elle se rend compte maintenant que tous ses soucis matériels étaient vains et futiles puisque le Seigneur lui a ouvert le chemin, le Chemin de l’Amour vainqueur. La lumière du Ressuscité a envahi son cœur et son esprit, si bien qu’elle retrouve la paix profonde.

D’autre part, S. Paul dans la 2° lecture nous invite à « rechercher les réalités d’en haut ». Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? En fait, « rechercher les réalités d’en haut », ce n’est pas mépriser les choses de la terre. C’est penser et vivre sa vie en fonction de l’Amour du Christ qui nous fait entrer dès maintenant dans la Vie de Dieu, la vie du Ressuscité. Marie-Madeleine recherchait de tout son cœur le Seigneur Jésus. Son grand amour lui a permis de découvrir le Ressuscité au creux de sa détresse et de sa peine.

Pour nous chrétiens, croire à la résurrection du Christ, c’est déjà contempler le terme de notre vie vers lequel nous marchons. Car la résurrection du Christ est l’anticipation de la nôtre. C’est pourquoi, grâce à la résurrection du Christ notre vie est marquée désormais par la Joie surnaturelle que rien ne devrait nous faire perdre. Ainsi, grâce à la résurrection du Christ, la mort ne doit plus nous faire peur ou être objet de pleurs ou de désespoir. « Frères, vous êtes ressuscités avec le Christ. » nous exhortait S. Paul. Que veut-il dire? Il veut tout simplement nous dire que les fruits de la résurrection du Christ se manifestent dès maintenant par la Joie et la Paix qui surmontent tout obstacle, même la maladie et la mort. A ce sujet, le bon Pape Jean XXIII sur son lit de mort nous donne un très beau témoignage. En effet, il disait à ceux qui l’entouraient : « Courage, ce n’est pas le moment de pleurer. C’est un moment de joie et de gloire. »

Demandons donc à Jésus Ressuscité qui se fait présent dans son eucharistie qu’il augmente notre foi afin que nous soyons de plus en plus imprégnés et transformés par la Bonne Nouvelle du Jour de Pâques et qu’ainsi nous puissions vivre vraiment un printemps spirituel : où nous passerons du doute à la confiance et de la tristesse à la Joie du Christ ressuscité.

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A propos Gérald Lajeunesse 312 Articles
Le père Gérald Lajeunesse est prêtre et membre de la Congrégation des Oblats de la Vierge Marie (omv). Il est curé de la paroisse St Enfant-Jésus de la Pointe-aux-Tremble, à Montréal.

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