Quel est le bonheur qui nous attend au Ciel?

Tiré du livre: "Guide des difficultés de la foi catholique"

Source image: Clip: Miséricordieux comme le Père de Richard Vidal

Résumé : Quel est le bonheur qui nous attend au Ciel? C’est une plongée définitive dans l’océan sans fond des consolations de l’Amour grâce au Christ ressuscité.

Quel est le bonheur qui nous attend au Ciel? Un bonheur qui débute ici-bas

« C’est toujours à partir de notre expérience spirituelle que nous pouvons entrevoir ce que sera le bonheur du ciel. Tout l’Évangile proclame en effet que la vie éternelle commence ici-bas (Jean 6.47;54). Thérèse de Lisieux allait même jusqu’à déclarer, quelque temps avant de mourir : « Je ne vois pas bien ce que j’aurai de plus après ma mort que je n’aie déjà en cette vie. Je verrai le bon Dieu, c’est vrai! Mais pour être avec Lui, j’y suis déjà tout à fait sur la terre » (Derniers entretiens, 15 mai 1897). Il n’empêche, disait-elle par ailleurs, que notre œil n’a point vu la lumière incréée, notre oreille n’a pas entendu les innombrables harmonies et notre cœur ne peut pressentir ce que Dieu réserve à ceux qu’Il aime (Lettre du 14 juillet 1889). Tâchons néanmoins de deviner le bonheur qui nous attend :

Quel est le bonheur qui nous attend au Ciel? Une plongée définitive dans l’océan de l’Amour

« Entre dans la joie de ton Maître » (Matthieu 25.21-23). L’Écriture utilise un triple registre pour évoquer cette immersion définitive des enfants de Dieu dans l’océan de la tendresse et de la joie de Dieu.

1. Le registre conjugal. Après s’être fait longtemps attendre, l’Époux reviendra (Matthieu 25.1-23). Un cri retentira : « Heureux les invités au festin des Noces de l’Agneau» (Apocalypse 19.9)! Chacun aura son couvert tout près de Lui (Apocalypse 3.20). Dans son regard, chacun découvrira enfin de quel immense amour il était aimé depuis toujours. Il s’émerveillera de la patience avec laquelle le Sauveur aura supporté tous ses retards et des stratagèmes mis en œuvre pour le faire revenir à Lui.

Aux yeux de tous les élus resplendira « son visage, tel le soleil dans tout son éclat » (Apocalypse 1.15). Le ciel? Un coup de foudre sans fin! Devant sa Face (Psaume 16.11).

Quel est le bonheur qui nous attend au Ciel? Voir le Christ!

Thérèse d’Avila nous explique comment la vision du Christ Jésus ressuscité dont elle bénéficia à plusieurs reprises (« par les yeux de l’âme, et non par ceux du corps ») lui donne une idée de la joie du ciel :

« Un jour de la fête de saint Paul, pendant la messe, je vis qu’on le peint ressuscité. Il m’apparut dans une beauté et une majesté incomparables, comme je vous l’ai écrit en particulier, mon Père, quand vous me fîtes un ordre formel de vous le raconter. (…) Je ne crains pas de le dire, n’aurions-nous pas d’autre spectacle pour charmer notre vue dans le ciel que celui de la grande beauté des corps glorifiés, et en particulier la Sainte Humanité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ce serait une gloire immense. Et cependant, Notre-Seigneur ne se fait connaître ici-bas que d’une manière conforme à notre faiblesse; que sera-ce au ciel, où nous jouirons pleinement d’un si grand bien? » (Vie, ch. 28, dans Œuvres complètes, Seuil, 1949, p. 288).

2. Le registre politique: Le ciel sera comme une cité harmonieuse dans laquelle tous les citoyens se sentiront pleinement reconnus. Aucun malentendu, aucun regard de mépris ou d’indifférence. Une infinité de sourires posés sur nous! Une infinité de visages heureux à contempler! La Jérusalem nouvelle pleine de frères et de sœurs à aimer!

Nous nous rendrons compte du retentissement éternel de tous les gestes d’amour que nous aurons accomplis durant notre pèlerinage sur terre. Nous verrons que rien ne s’est perdu, que Dieu aura tenu compte de tous les sourires que nous Lui aurons offerts dans nos épreuves et nous n’en finirons pas de nous remercier mutuellement de tout ce que nous nous devrons les uns aux autres.

3. Le registre économique: Notre soif de Dieu sera désaltérée. Cependant nous ne serons jamais blasés, car, tout en nous rassasiant, le Seigneur ne cessera de creuser notre soif. Celui qui boira à la Source divine, dit l’Écriture, « n’aura plus jamais soif » (Jean 4.14), mais elle dit par ailleurs « qu’il aura toujours soif » (Sagesse 24.27). Faiblesse de notre langage incapable d’exprimer la Plénitude qui viendra nous combler sans jamais nous lasser!

Quel est le bonheur qui nous attend au Ciel? L’âme immergée dans la joie céleste

Dieu le Père donna à sainte Marie-Madeleine de Pazzi (1566-1607) cette instruction sur le bonheur du ciel :

« Vois, ma fille, la différence qui existe entre un homme qui boit un verre d’eau et un autre qui se baigne dans la mer. On dit du premier que l’eau entre en lui, parce qu’elle passe de sa bouche dans son estomac pour le rafraîchir; mais on dit du second qu’il entre dans la mer, parce que la quantité d’eau qui la compose est si grande que des armées entières peuvent y entrer et s’y perdre sans qu’il en reste le moindre vestige. Ainsi, en est-il de l’âme. Les consolations qu’elle reçoit en ce monde ne font qu’entrer en elle, comme l’eau dans un vase très étroit, en sorte qu’elle ne peut les recevoir que dans une mesure fort bornée. C’est ce qui faisait dire à une de ces âmes, comblées de douceurs, en déplorant la petitesse de son vase, qui ne pouvait en recevoir autant qu’elle aurait voulu : « Assez! Assez! Seigneur! » Dans le ciel, au contraire, on entre dans la joie de son Maître, on se plonge dans un océan sans fond de douceurs et de consolations ineffables, c’est-à-dire en Dieu même, qui sera « tout en tous ». Au-dedans de vous, en dehors de vous, au-dessus de vous, autour de vous, devant vous et derrière vous, tout sera joie, allégresse, douceurs et consolations, parce que de tout côté vous trouverez Dieu : « Dieu sera tout en tous » (1 Corinthiens 15.28). (Cité par J. Goubert et L. Cristiani dans : Les plus beaux textes sur l’au-delà, La Colombe, 1950, p. 400).

Quel est le bonheur qui nous attend au Ciel? Une vision face à face

Nous serons plongés en Dieu, nous Le verrons tel qu’Il est (1 Jean 3.2), face à face (1 Corinthiens 13.12), mais cela ne signifie nullement que le Christ ne jouera plus son rôle de Médiateur. C’est de Lui que nous sentirons passer dans toutes les fibres de notre être les effluves vivifiantes de l’Esprit-Saint et ce sera toujours dans ses bras de Ressuscité, par Lui et en Lui, que nous nous tournerons vers le Père, dans le joyeux élan de ce même Esprit. »

 

SOURCE : Extrait de : Abbé Pierre Descouvemont, Guide des difficultés de la foi catholique, Cerf, Paris, 2009, pp. 528-531.

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A propos Pierre Descouvemont 12 Articles
Pierre Descouvemont est un prêtre du diocèse de Cambrai et docteur en théologie. Il est auteur de nombreux ouvrages, poursuit actuellement un ministère d’enseignement (conférences, retraites) et anime des chroniques sur différentes radios chrétiennes. Il a ouvert en 2015 un site internet où il met à disposition nombre de ses enseignements.

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