Je désire commencer ce blogue par une citation de ma sainte préférée: Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face :
« Le soir, à l’heure où le soleil semble se baigner dans l’immensité des flots laissant devant lui un sillon lumineux, j’allai m’asseoir toute seule sur un rocher avec Pauline… Alors je me rappelai la touchante histoire “Du sillon d’or!…” NHA 216 72 Je le contemplai longtemps ce sillon lumineux, image de la grâce illuminant le chemin que doit parcourir le petit vaisseau à la gracieuse voile blanche… Près de Pauline, je pris la résolution de ne jamais éloigner mon âme du regard de Jésus, afin qu’elle vogue en paix vers la Patrie des Cieux!… » (Manuscrit A Folio 22 Recto)
Les personnes qui me connaissent, savent que je suis fasciné par les yeux de Jésus. Mon testament spirituel, que j’ai écrit il y a environ six ans, s’intitule Les Yeux de l’Amour (1). Les « yeux de l’Amour », ce sont évidemment les yeux de Jésus. La bulle d’indiction du grand Jubilé de la Miséricorde que nous vivons en ce moment, a pour titre: « Misericordiae Vultus » (« Le Visage de la Miséricorde ») (2). La devise du Jubilé est: « Miséricordieux comme le Père ». Nous sommes donc invités à imiter la Miséricorde de notre Père céleste. Comment y arriver? En contemplant le visage de Jésus, la Personne de Jésus. Car « qui a vu Jésus, a vu le Père » (Jn 14, 9). Le Fils de Dieu, en s’incarnant, a manifesté la Miséricorde de son Père. C’est pour cela que sur le logo du Jubilé, nous voyons Jésus le Bon Pasteur qui porte un blessé sur son dos (3).
Jésus, lorsqu’il vivait parmi nous sur la terre, a manifesté la Miséricorde surtout par ses yeux. Jésus n’a-t-il pas dit que « la lampe du corps, c’est l’œil » (Mt 6, 22)? Et le dicton populaire ne dit-il pas que « les yeux sont le miroir de l’âme »?
Je suis en train de lire le livre que le Père Raniero Cantalamessa a écrit à l’occasion du présent Jubilé. Le titre du livre en français, est: « Le regard de la Miséricorde ». Par curiosité, j’ai regardé quel était le titre en italien. Le titre original du livre, est: « Il volto della Misericordia » (« Le visage de la Miséricorde »). Le Père Cantalamessa a donc choisi comme titre de son livre, les mots mêmes du pape lors de l’indiction du Jubilé. Mais je trouve intéressant que pour la traduction française du livre, et aussi pour la traduction anglaise, on ait choisit d’intituler le livre: « Le regard de la Miséricorde ». Car jusqu’à maintenant, je n’ai jamais lu un livre aussi beau et aussi clair sur le pouvoir du regard de Jésus, sur l’effet guérisseur de ses yeux.
À la page 42 du livre, le Père Cantalamessa met entre parenthèses les mots suivants :
« (d’après beaucoup de récits dans l’Évangile, il semble que les yeux de Jésus aient eu un pouvoir miraculeux; ils parlaient davantage même que ses paroles) »
Cette phrase m’a beaucoup touché, m’a beaucoup interpellé et intrigué. Je connais assez bien les évangiles, et j’avais de la difficulté à trouver, dans ma mémoire, plusieurs endroits où les yeux de Jésus ont exercé un pouvoir de transformation sur les gens. Je peux facilement avoir l’intuition que ce fut le cas, mais comment trouver des preuves de cela dans les quatre évangiles: telle était la question.
C’est alors qu’en continuant la lecture du chapitre où est écrite la fameuse phrase mise en bleu ci-dessus, une lumière fulgurante m’a ébloui. La phrase écrite en bleu est tirée du chapitre 3 du livre, le chapitre consacré à la rencontre de Jésus et de Zachée le publicain. Le Père Cantalamessa montre à l’évidence que c’est le moment où Jésus posa son regard sur Zachée qui a complètement transformé le publicain. C’est ce regard qui a fait en sorte que Zachée est vite descendu de l’arbre dans lequel il était perché, pour accueillir Jésus chez lui et donner des fruits de repentir et de conversion. Je n’avais jamais pensé à cela auparavant. Et c’est pourtant si évident. Voici quelques unes des lignes écrites à ce sujet par la Père Cantalamessa:
« Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit: « Zachée, descends vite: aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie » (Lc 19, 5)
Zachée a cependant pu lire dans le regard de Jésus le même amour qu’ailleurs il adresse au jeune homme riche. Et c’est ce regard qui l’a bouleversé. Et c’est plus que suffisant pour combler Zachée d’une joie extraordinaire. Il accueille cette présence qui lui adresse un tel amour inconditionnel; il se laisse traverser par cet amour. Et c’est précisément grâce à cet amour qu’il se sent revivre, qu’il se sent redevenir humain. » (Raniero Cantalamessa, Le regard de la Miséricorde, pp. 42-44). (4)
J’ai pu alors faire des liens avec d’autres passages des évangiles. Le regard que Jésus posa sur le jeune homme riche en Mc 10, 21; le regard que Jésus posa sur un autre publicain nommé Lévi (qui deviendra l’apôtre et évangéliste Matthieu), en Mt 9, 9; le regard que posa Jésus sur Pierre après que celui-ci l’eut renié trois fois, en Lc 22, 61. Je me suis alors imaginé le dialogue entre le bon larron et Jésus sur la croix (Lc 23, 42-43). Il est certain, selon moi, que les deux se sont regardés dans les yeux, pour se dire des phrases aussi majestueuses et importantes.
Je nous souhaite d’expérimenter la douceur du regard de Jésus. Ce blogue a pour principal but de nous conduire aux pieds de Jésus eucharistie, Pain de Vie exposé pour le salut et le renouvellement du monde. Quand je regarde l’hostie consacrée, c’est surtout Jésus qui me regarde et me transforme. Non seulement il me transforme, mais Il me transfigure. Je crois fermement que tout chrétien est appelé à vivre le mystère de la Transfiguration. Tout comme Pierre, Jacques et Jean, nous pouvons nous trouver, autant de fois que nous le voulons devant Jésus en gloire; devant Jésus rayonnant de gloire mais sous l’humble voile du pain consacré. C’est au cœur de l’adoration eucharistique, que nous pouvons le plus et le mieux nous exposer au regard amoureux et transformant de Jésus. Souhaitons-nous de désirer vivre ces moments d’intimité et de transformation bienheureuse. Un saint ou une sainte a dit un jour une phrase semblable à celle-ci: « Dans les livres on cherche Dieu; dans la prière on le trouve ».
Il n’y a donc aucune comparaison possible entre le fait de lire un blogue de Guy Simard, et le fait de faire un peu ou beaucoup d’adoration eucharistique.
(1)
Les Yeux de l’Amour – YouTube
2. Misericordiae Vultus, BULLE D’INDICTION DU JUBILÉ EXTRAORDINAIRE DE LA MISÉRICORDE
3. Dieu ma joie: Logo et devise du “Jubilé de la Miséricorde “
4.
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