Résumé : Avec Marie : la joie des humbles et des petits. Consciente d’avoir tout reçu par pure grâce, Marie est toute joie, accueil sans réticence de Dieu dans toute sa vie.
Avec Marie : la joie des humbles et des petits. Marie n’a fait que recevoir de Dieu
« Il s’est penché sur son humble servante. » (Lc 1, 48.) Marie porte en elle celui qui « sera appelé Fils du Très Haut » (Lc 1, 32), mais elle n’en tire aucune gloire. Dieu seul est grand, Lui seul fait des merveilles : elle-même n’a fait que recevoir; et elle s’extasie de la sollicitude divine à son égard. On pourrait appeler cette attitude « humilité », si ce mot n’évoquait pour nous une vertu qu’il nous semble possible d’acquérir à force de volonté et de patience.
Avec Marie : la joie des humbles et des petits. Une conscience joyeuse de sa petitesse devant l’Amour de Dieu
Certes Marie est « humble », mais avant tout elle est « petite ». Dieu l’a créée tout petite. Si l’humilité est une vertu, la petitesse est plutôt un don. Marie est « petite », en effet : elle n’a pas besoin de se forcer. La seule admiration devant la grandeur de Dieu et de ses dons suffit à la fixer dans une conscience joyeuse de sa petitesse devant l’amour que Dieu lui porte. Qui donc est-elle, en regard de Dieu?
Avec Marie : la joie des humbles et des petits. Elle est consciente d’avoir tout reçu par pure grâce
Sans considération pour ses mérites personnels ou ses capacités humaines, elle est consciente d’avoir tout reçu par pur grâce. Marie est donc – spontanément, joyeusement – ouverture totale, accueil sans réticence de Dieu dans toute sa vie. « Dieu est tout, et je ne suis rien », diront après elle et dans le même sens tous les grands saints.
Avec Marie : la joie des humbles et des petits qui doit faire face à bien des objections
Cette attitude de Marie nous est bien difficile à comprendre et à accepter. Nos objections sont toutes prêtes : le christianisme serait-il donc la négation de l’homme debout? Réduirait-il l’homme à n’être que pure passivité? N’avons-nous pas à construire le monde de nos propres mains, à nous construire nous-mêmes?
Avec Marie : la joie des humbles et des petits qui sont vrais devant Dieu
Certes, Dieu veut des hommes libres, non des esclaves. Il les considère comme les partenaires de son Alliance, ce qui suppose de sa part une confiance extraordinaire et un respect infini. Nous sommes ses partenaires. Et pourtant, qu’est-ce donc que l’homme, en regard de sa majesté divine (cfr Ps 8, 5)? Quelles sont les capacités humaines que nous n’ayons commencé par recevoir de sa main? Se savoir petit devant Dieu, c’est tout simplement être vrais devant Lui, ouvrir les yeux sur la réalité de Dieu et notre condition de créatures.
Avec Marie : la joie des humbles et des petits qui contredit le vieux rêve de l’humanité de devenir « comme des dieux »
Il peut être difficile de nous accepter tels que nous sommes! De vieux rêves nous habitent : rêve d’être tout-puissant, de créer le monde, d’être les plus forts. En définitive, et même si nous nous en défendons, ne rêvons-nous pas d’être des dieux? « Non, je ne servirai pas de maître! » Mais ce n’est qu’un rêve, un désir toujours frustré. En vérité – et cela n’enlève rien à notre dignité d’hommes – nous sommes et nous resterons créatures. Dieu nous dépasse infiniment et nous a tout donné. Pour être heureux, pour avoir en nous la vraie joie, il nous faudra donc reconnaître notre condition de créatures, l’assumer avec joie et dans l’action de grâce, renaître en quelque sorte à notre humanité réelle d’enfants de Dieu.
Avec Marie : la joie des humbles et des petits. Marie nous enfante tous à cette attitude filiale devant Dieu
Marie nous précède sur ce chemin. De cette manière encore, elle est notre mère : par la grâce de Dieu, elle nous enfante tous à cette attitude filiale devant Dieu. Elle seule a pleine conscience de la condition humaine avec sa grandeur et sa petitesse, et elle l’accepte avec joie. L’Esprit lui a enseigné le don de Dieu à notre égard, et elle seule est capable de le faire comprendre à ce Nicodème qui nous habite : « À moins de naître d’en haut, nul ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jn 3, 3). Il nous faut entrer une seconde fois dans le sein de notre Mère pour devenir tout accueil de l’Esprit de Dieu, pour accéder à l’humanité véritable « qui n’est pas née du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu » (Jn 1, 13).
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