La Passion de Jésus est le plus grand geste d’amour

Résumé: La Passion de Jésus est le plus grand geste d’amour. Mais comment accueillons-nous ce geste d’amour? Durant la semaine sainte que nous commençons aujourd’hui, nous devons surmonter deux dangers: l’habitude et une lecture passéiste de la Passion. Jésus nous invite à vivre la Passion avec une foi vive et un coeur rempli de charité. Comment répondrons-nous?

Nous commençons aujourd’hui avec le dimanche des rameaux la semaine la plus importante de l’année liturgique. Jésus avait dit : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Ainsi, la Passion de Jésus est le plus grand geste d’amour. Elle parle par elle-même. Comme le dit le proverbe : « Une image vaut mille mots. » Or, la Passion de Jésus vaut mille images, c’est-à-dire un million de mots. Certes, la Passion de Jésus est un très grand geste d’amour. Mais puisque l’amour à sens unique ne peut pas exister sans qu’il y ait  une réciprocité de la personne aimée, nous pouvons nous demander : comment accueillons-nous la grande déclaration d’amour que Dieu nous faite à travers la Passion et la mort de Jésus sur la croix ?

Deux dangers nous guettent durant la semaine sainte :

Tout d’abord l’habitude

Durant la semaine sainte, nous courons deux dangers. Le premier est celui de l’habitude qui fait en sorte que nous ne sommes plus touchés au cœur par la Passion du Seigneur. Cela me rappelle une scène du film québécois : ‘Jésus de Montréal’ dans laquelle il y a un chemin de croix en plein air qui doit se terminer abruptement à cause d’une situation d’urgence. Alors, une dame dit au gardien des lieux : « J’aurais aimé voir la fin du chemin de croix. » Et le gardien lui répondit : « Mais madame, tout le monde le sait comment ça se termine : Jésus est mort sur la croix et il ressuscite. Y a pas de mystère là-dedans. » Ainsi, l’attitude de cet homme reflète bien l’attitude de beaucoup de chrétiens qui sont tellement habitués à entendre la Passion de Jésus à chaque année qu’ils ne se rendent plus compte du mystère de l’Amour de Dieu qui s’y manifeste.

2° Vivre la semaine sainte comme un fait du passé

Le deuxième danger que nous courons durant cette semaine sainte est de lire la Passion de Jésus simplement comme un fait de l’histoire passée qui n’a aucun lien avec notre vie actuelle. Mais au contraire, nous devons nous rendre compte que la Passion de Jésus est un événement encore très actuel. Pour le comprendre, posons-nous la question : qu’est-ce qui a causé la passion de Jésus ? C’est le péché de toute l’humanité. Malheureusement, le péché est une réalité bien actuelle encore aujourd’hui. D’autre part, l’Amour et la Miséricorde du Seigneur Jésus dont il a fait preuve durant sa Passion sont encore bien présents. Jésus, dans sa Passion, dit à chacun de nous : « Vous êtes pécheurs, mais si vous reconnaissez vos péchés et si vous vous repentez, ma Miséricorde est plus grande que tous vos péchés car je ne me fatigue jamais de pardonner. »

« Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez avec moi. »

Donc, durant la semaine sainte, nous sommes invités à vivre spirituellement la Passion de Jésus. Alors nous pourrons découvrir de manière nouvelle l’Amour du Christ qui peut guérir notre cœur blessé par le péché et qui est rempli de peurs, d’inquiétudes et de tristesses. Or, dans l’évangile il y a une parole qui résume bien le sens de notre participation aux célébrations de la semaine sainte : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez avec moi. » Devant la violence extrême et à la méchanceté des hommes, Jésus voit aussi tous les reniements, les trahisons et les contre-témoignages de ses futurs disciples dans l’histoire de l’Eglise. Ainsi, Jésus a besoin du soutien et de la présence de ses disciples dans l’adversité et la souffrance extrême qu’il est en train de vivre. Jésus a besoin non seulement du soutien de ses disciples Pierre, Jacques et Jean, mais il sollicite chacun de nous à lui tenir compagnie en ce moment de ténèbres. Si nous vivons avec Lui la Passion, nous pourrons mieux comprendre la terrible réalité du péché. Nous pourrons alors nous unir dans la foi et la charité avec notre Sauveur Jésus pour le consoler dans ce moment de déréliction.

Mais comment répondrons-nous à l’invitation de Jésus ? Répondrons-nous comme :

  • L’apôtre Pierre qui était sûr de lui-même lorsqu’il déclarait à Jésus : « Même si tous viennent à tomber, moi, je ne tomberai pas. » Ainsi, Pierre est l’exemple typique de la générosité humaine qui s’enflamme rapidement mais qui ensuite s’éteint encore plus vite.
  • Ou bien, nous pouvons répondre comme les apôtres endormis dans le jardin des oliviers. Nous participerons alors physiquement aux célébrations de la Passion du Seigneur mais sans vraiment avoir l’esprit et le cœur attentifs au Mystère d’Amour que le Seigneur nous démontre. Alors, notre vie ne sera pas transformée.
  • Enfin, nous répondre à l’invitation de Jésus à demeurer avec lui comme l’a fait sa Mère Marie qui l’a suivi fidèlement jusqu’à la croix en étant attentive à tous ses gestes et toutes ses paroles. Ainsi, Marie s’est unie de tout son cœur à son Divin Fils par sa prière fervente et l’offrande de sa souffrance de mère.

Demandons donc au Seigneur de pouvoir vivre la semaine sainte à la manière de la Vierge Marie. Ainsi, le Seigneur nous donnera de grandes grâces pour nous faire grandir dans la foi, l’espérance et la charité et ainsi devenir de véritables disciples du Christ.

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A propos Gérald Lajeunesse 311 Articles
Le père Gérald Lajeunesse est prêtre et membre de la Congrégation des Oblats de la Vierge Marie (omv). Il est curé de la paroisse St Enfant-Jésus de la Pointe-aux-Tremble, à Montréal.

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