“Je suis venu mettre un feu sur la terre”

Homélie du 20° Dimanche Ordinaire C : Luc 12, 49-53

Source image: Clip: "Préparez le chemin"

Résumé : “Je suis venu mettre un feu sur la terre” : Jésus veut répandre le feu de l’Esprit-Saint en chacun de nous afin de nous purifier de tout péché et de nous sanctifier.

Je suis venu mettre un feu sur la terre” De quel feu Jésus parle-t-il ? Le feu est un symbole fort dans le langage humain. Par exemple, les commentateurs sportifs disent souvent d’un champion ou d’un athlète qui se démarque des autres: “Il a le feu sacré”. C’est-à-dire qu’il a une force, un amour et une intelligence pour sa discipline que les autres n’ont pas. Au fond, le feu est un symbole de l’amour qui surpasse toute autre force humaine. Quand une personne aime ce qu’elle fait, elle ne se lasse pas de vouloir se perfectionner dans son art, dans son travail ou dans sa discipline. Elle ne compte pas les heures, ni les efforts, ni les difficultés car elle brûle du feu de l’amour.

“Je suis venu mettre un feu sur la terre” : le feu de l’Esprit Saint

Eh bien, quand Jésus dit: “Je suis venu apporter un feu sur la terre“, cela signifie qu’il veut nous apporter le feu de l’Esprit Saint qui est l’amour même de Dieu. Un disciple du Christ est celui qui a ouvert son cœur à ce don du feu de l’Esprit. Ainsi, si le disciple du Christ se distingue des autres hommes, ce n’est que grâce au feu de la charité qui le brûle de l’intérieur et qui lui fait rechercher toutes les occasions de manifester l’amour de Dieu à ses frères et sœurs.

“Je suis venu mettre un feu sur la terre” : un feu qui est menacé par le péché

Mais comme pour le feu matériel, il est toujours possible que le feu de l’amour de Dieu s’éteigne en nous. Il est donc nécessaire de maintenir le feu de l’amour de Dieu par la prière et la réception des sacrements. Or, le plus grand danger qui menace d’éteindre le feu du Saint-Esprit en nous, c’est le péché mortel. C’est pourquoi la lettre aux Hébreux disait: ” Frères, nous qui sommes entourés d’une immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus.” En fait, le péché nous enlève les dons du Saint-Esprit: la joie, le zèle, la ferveur, la force, la lumière. Sans le feu du Saint-Esprit, nous ne pouvons même pas voir nos péchés et les détester. Alors, quand nous réalisons que nous avons perdu le feu de l’Amour du Saint-Esprit, que pouvons-nous faire pour le rallumer? Nous devons “garder les yeux fixés sur Jésus” par la prière, la lecture spirituelle, le sacrement de réconciliation et l’Eucharistie afin de pouvoir recevoir de lui l’Esprit d’Amour.

“Je suis venu mettre un feu sur la terre” : un signe de contradiction

Mais alors, Jésus dit une phrase très mystérieuse: “Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. “. Certaines personnes pourraient peut-être utiliser ces paroles de Jésus afin de légitimer les guerres de religions et la violence. Mais jamais l’Église n’a compris cette parole dans ce sens. Or, pour bien comprendre le sens des paroles de Jésus, nous devons les lire dans leur contexte. En fait, Jésus dit : « Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli! » Ce baptême dont Jésus parle, c’est sa passion, sa mort sur la croix et sa résurrection. Jésus est donc loin d’encourager la violence ou de vouloir la mort de quiconque. En revanche, il se propose comme victime pour nous protéger de la violence humaine.

“Je suis venu mettre un feu sur la terre” : un feu qui donne la paix que le monde ne connaît pas

Jésus ne donne pas sa paix comme le monde la donne. En effet, le monde cherche la paix en utilisant la ruse, le mensonge, la domination des autres et la puissance du pouvoir des armes. Alors que la paix de Jésus est fondée sur l’humilité, la vérité, le service de l’amour, de la justice, de la douceur et la liberté du don de soi pour le bien des autres. Sur ces bases, la guerre n’est pas possible.

“Je suis venu mettre un feu sur la terre” : un feu qui marque toute notre vie et la transforme

Au fond, Jésus veut nous dire: chaque homme doit faire un choix fondamental pour ou contre Lui. Ce choix aura un effet radical sur notre vie puisque l’appel de Jésus est un signe de contradiction que nous ne pouvons pas éviter. Chacun doit prendre position face à Jésus: ou bien nous serons avec lui ou contre lui, alors naissent deux mentalités ou esprits opposés et deux modes de vie opposés. Ainsi, dans une même famille de 5 personnes par exemple, deux auront accepté Jésus comme leur Seigneur et Sauveur, tandis que les trois autres ne l’auront pas accepté. De ce choix fondamental naîtront deux manières de vie opposées. Par exemple, je me souviens de quelqu’un qui m’a parlé de sa famille. Ils étaient deux enfants: l’un ne croyait pas en Jésus et le but de sa vie était de devenir millionnaire. Il n’a vécu que pour lui-même dans l’égoïsme. Il avait beaucoup d’argent mais il ne l’utilisait pas pour aider les autres. Alors que le deuxième enfant avait la foi en Jésus, il cherchait à rendre service aux autres et à aider les personnes faibles, handicapées et souffrantes.

“Je suis venu mettre un feu sur la terre” : ouvrons-nous à ce feu de l’amour de Dieu!

Donc, ouvrons nos cœurs à la grâce du Seigneur afin que nous puissions être enflammés par le feu de l’Amour du Christ. Nous deviendrons alors des signes de contradiction pour notre monde qui n’a jamais fait l’expérience du véritable amour du Christ qui nous fait entrer dans la joie et la paix de Dieu.

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A propos Gérald Lajeunesse 330 Articles
Le père Gérald Lajeunesse est prêtre et membre de la Congrégation des Oblats de la Vierge Marie (omv). Il est curé de la paroisse St Enfant-Jésus de la Pointe-aux-Tremble, à Montréal.

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