Exemple montrant la nécessité d’un changement pastoral

Divine rénovation : introduction (Titre original)

Résumé : Exemple choc montrant la nécessité d’un changement pastoral profond. Il ne faut plus orienter notre pastorale vers les enfants afin de toucher les adultes mais il faut nous adresser directement aux adultes.

Exemple choc montrant la nécessité d’un changement pastoral profond : célébration d’un baptême qui a montré que l’Église actuelle est malade

Exemple choc montrant la nécessité d’un changement pastoral profond : un dimanche après-midi de décembre 2018, je faisais mon premier baptême après une expérience de 24 ans de vie missionnaire dans la Famille Marie-Jeunesse. J’étais heureux de baptiser le troisième enfant de ce couple-là. Pour ma part, j’étais un peu empêtré dans mon missel de baptême, habillé avec l’aube, l’étole et un peu stressé. Les jeunes parents avaient reçu une préparation au baptême pour leur premier enfant et leur deuxième mais pour le troisième, il n’en avait pas eu. Les parrains et marraines n’avaient reçu aucune formation. Et eux et leurs familles étaient là, je les rencontrais pour la première fois. Visiblement, ils n’étaient pas trop habitués d’être dans une église. Je sentais toute l’importance de prendre le temps de faire connaissance, de répondre à leurs questions pour pas passer immédiatement au rituel. Mais les habitudes étaient là. Alors moi j’ai tenté de donner le meilleur de moi-même pour essayer de les accueillir, de les mettre à l’aise. Mais en plongeant directement dans la célébration liturgique du baptême, je n’ai jamais ressenti à quel point les mots utilisés dans le rituel étaient éloignés de la réalité des gens qui étaient là devant moi. Je me sentais complètement déchiré en deux : le désir de prendre ces jeunes-là tels qu’ils étaient mais en même temps de leur rendre le service de célébrer le baptême qui en lui-même suppose une initiation et une vie chrétienne active. Or, imaginez-vous quand j’arrivais sur des prières comme celle-ci pour le baptême du petit, appelons-le Félix-Antoine : « Dieu Éternel et Tout-Puissant, tu as envoyé ton Fils dans le monde pour nous libérer du pouvoir de Satan, l’esprit du mal, pour que l’homme arraché aux ténèbres, soit introduit dans ton Royaume de lumière. Nous te supplions pour Félix-Antoine qu’il soit racheté du péché originel, qu’il resplendisse de ta présence et que l’Esprit Saint habite en lui ». Hey, il faut se le dire : cela prend quand même quelques notions minimales de christianisme pour savoir de quoi on parle. Ce jour-là, les familles me regardaient avec des yeux qui semblaient dire : « qu’est-ce que tu racontes-là? C’est quoi ton affaire? » Ce n’est pas mêlant, j’avais l’impression qu’ils n’avaient aucune idée de ce que je racontais. Et vous ne savez pas c’est quoi le pompon? Durant l’homélie, je leur pose la question : pourquoi voulez-vous faire baptiser l’enfant? La réponse tombe sonnante et trébuchante : pour qu’il puisse se marier à l’église et qu’il puisse devenir parrain. Aucune référence à Dieu, à Jésus, rien. À la limite, j’avais quasiment l’impression de les déranger par un rituel qui prenait quand même un peu de temps et qui leur donnait l’impression d’une sorte d’incantation magique incompréhensible. J’aurais pu dire n’importe quoi, cela n’aurait rien changé. Mais moi dans tout cela, je me sentais mal. Je tremblais parce que je sentais que c’était tout le sens de mon sacerdoce qui était en cause. Est-ce que j’étais devenu prêtre pour cela : donner des services religieux en échange de l’argent? C’est un peu comme quand on va voir le notaire : on n’a pas l’intention de développer des liens fraternels avec lui. On veut un service et puis on s’en va. Il faut être clair. Je ne peux pas en vouloir à ces jeunes-là. Ce n’est pas de leur faute. On a juste été mis dans une situation bizarre : célébrer un rite chrétien sans préparation suffisante. Et je pense que tout le monde s’est senti mal. Après la célébration, je suis allé directement chez un couple d’amis et je me suis effondré en larmes. Parce que j’avais l’impression que ce que nous avons de plus précieux : offrir le Christ, semblait leur passer dix pieds par-dessus la tête. Pourtant, ces jeunes faisaient une démarche pour baptiser leur enfant dans la mort et résurrection du Christ. Cela a été mon premier choc en paroisse. Et dès lors, j’ai réalisé que notre Église est malade et qu’elle a besoin de soins.

Exemple choc montrant la nécessité d’un changement pastoral profond : la vision du père James Mallon

C’est aussi à cette époque que j’ai découvert le livre du père James Mallon : « Divine Renovation » ou sa traduction française : « Manuel de survie pour les paroisses ». D’où vient le malaise? D’où vient que l’Église n’est plus capable de se faire comprendre par les gens de notre société? Les causes en fait sont profondes. Le père Mallon fait un diagnostic chirurgical en mettant le doigt sur les douleurs de l’Église et en fournissant un remède tiré directement de la Parole de Dieu. Il explique en fait que l’Église en « mode chrétienté » c’est-à-dire une Église où la société entière est chrétienne est une Église en mode conservation. Elle a ses structures, ses façons de faire et cherche à maintenir à tout prix le statu quo. Pourtant ce mode d’Église a perdu son identité profonde évangéliser. L’un des malaises que j’ai ressenti ce jour-là quand j’ai fait le baptême, c’est qu’on agit encore comme si toute la population était chrétienne. Il y a une conséquence très commode à cela : une population qui est chrétienne est dispensée de toute formation chrétienne. C’est là pour moi la plus grosse illusion que nous avons.

Exemple choc montrant la nécessité d’un changement pastoral profond : Que cherchez-vous vraiment?

La première question que nous devons poser aux gens qui frappent à nos portes est celle-ci : « Voulez-vous devenir chrétien? » Être chrétien suppose une relation personnelle avec le Christ, faire partie d’une communauté, se convertir en réponse à la Parole de Dieu. Est-ce bien ce que vous voulez? S’ils disent oui, alors a-t-on des lieux d’accueil, des espaces et des temps prévus pour offrir de la formation pour les adultes sur qui est Jésus? Qui est Dieu? Qu’est-ce que la prière, le salut, la grâce, les sacrements, la Bible, l’éthique, les fins dernières? C’est ce constat que fait le père James Mallon dans son livre : « Manuel de survie pour les paroisses ». Nous sommes une Église dans un monde non chrétien. Dans les cinquante dernières années, nous avons vécu les plus grands changements sociaux de l’histoire de l’humanité. Et dès lors, on ne peut plus faire comme avant. Il est urgent de retrouver notre identité missionnaire. Les Papes nous disent depuis 50 ans : « une Église qui n’évangélise pas, qui n’annonce pas le Christ, est une Église malade qui a oublié son identité, celle qu’elle a reçu de Jésus lui-même : « Allez, de toutes les nations, faites des disciples, baptisez-les et enseignez-leur tout ce que je vous ai enseigné ».

Une série de capsules sur le renouveau missionnaire en paroisse

Aujourd’hui, j’ai la joie de commencer une nouvelle série de capsules sur le renouveau missionnaire des paroisses inspirées des thèmes abordés dans ce livre du père James Mallon. Demandons à l’Esprit Saint ensemble de passer courageusement sur l’autre rive, de passer de la conservation à la mission.

SOURCE : WEBTÉLÉ ECDQ

Imprimer

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire