L’Épiphanie appelle tous les humains au salut

Homélie de la fête de l’Épiphanie C

Résumé : L’Épiphanie appelle tous les humains au salut. Les Mages représentent tous les humains qui n’ont pas encore reçu l’appel de Dieu à entrer dans la vie éternelle.

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Noël est la fête de la naissance du Sauveur du monde. Nous avons vu que les premières personnes à qui la Bonne Nouvelle a été annoncée ont été les bergers qui faisaient paître leur troupeau dans la campagne de Bethléem. Mais cette Bonne Nouvelle de la naissance du Christ, Sauveur de l’humanité, n’était pas destinée uniquement à un petit groupe d’hommes privilégiés, mais à tous les humains de la terre (pauvres ou riches, de toutes les races, couleurs ou nationalités). C’est pourquoi on peut affirmer que l’Épiphanie appelle tous les humains au salut. Car en cette belle fête de l’Épiphanie, nous fêtons Jésus le Christ, Roi de l’univers, qui invite le monde entier à venir à sa rencontre afin de recevoir la grâce du salut. C’est la signification du récit des Mages qui sont venus d’Orient en suivant une étoile afin de venir adorer le Roi des Juifs. Ces Mages sont en fait les représentants de tous les humains non juifs qui n’ont pas reçu les promesses des prophètes de la première Alliance de Dieu et qui sont tout de même appelés au Salut apporté par Jésus Christ. C’est ce que nous dit saint Paul dans la deuxième lecture de la liturgie de la Parole de ce jour : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile. » (Eph. 3,6)

L’Épiphanie appelle tous les humains au salut : mais certains refusent de répondre à cet appel

Quand nous lisons bien l’évangile de ce jour, nous voyons que saint Matthieu fait une comparaison ou un parallèle très clair entre d’une part, « des mages venus d’Orient », et d’autre part, « le roi Hérode et tout Jérusalem avec lui ». Ainsi, tandis que les Mages ont vu le signe de l’étoile, le roi Hérode et tout Jérusalem, eux, ne voient pas ce signe de l’étoile. De plus, les Mages de leur côté, ont laissé leur confort qu’ils avaient dans leur pays lointain et ils se sont mis à la recherche du roi dont la naissance leur avait été annoncée par le surgissement de l’étoile dans le ciel. Tandis que de leur côté, le « roi Hérode et tout Jérusalem avec lui », eux, qui vivaient à proximité du nouveau roi qui était né à Bethléem, ne veulent pas quitter le confort de leur habitation pour aller à sa recherche. Enfin, les Mages ont tout de suite cru que ce roi juif nouveau-né était vraiment Dieu fait homme puisqu’ils venaient pour « se prosterner à ses pieds et lui offrir leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. » En d’autres mots, ils le reconnaissaient pour leur roi et Seigneur de leur vie. Tandis que « le roi Hérode et tout Jérusalem avec lui » n’ont pas voulu croire que ce roi nouveau-né était le Don de Dieu pour le salut de l’humanité. Ils refusèrent de le reconnaître comme leur roi et leur Dieu. Ainsi, « le roi Hérode et tout Jérusalem avec lui » représentent tous les humains de l’histoire qui ont préféré garder leurs idoles (faux dieux) que sont la richesse matérielle, les plaisirs et le pouvoir plutôt que d’accueillir Jésus Christ, Roi et Seigneur de l’univers. Pourquoi ? Parce qu’accueillir Jésus Christ, cela peut déranger la vie quotidienne des gens car alors on n’est plus maître de soi-même. On pense alors que l’on va perdre sa liberté personnelle. Voilà pourquoi ces gens veulent se débarrasser au plus vite de ce roi nouveau-né qui menace nos valeurs fondamentales sur lesquelles toute notre vie est fondée.

L’Épiphanie appelle tous les humains au salut : pour répondre à cet appel il est nécessaire d’avoir la foi

Cette comparaison entre les Mages et le roi Hérode peut selon moi, s’appliquer aussi à l’Église actuelle. En effet, nous pouvons faire le même parallèle entre les nouveaux convertis à la foi chrétienne (nous en voyons plusieurs exemples sur l’internet) et les baptisés qui ont délaissé la foi. Ainsi, comme les Mages, les nouveaux convertis à la foi catholique viennent eux aussi de très loin (dans tous les sens du mot) puisque souvent, ils ont vécu pendant une bonne partie de leur vie, loin de Dieu et de l’Église avant de se convertir à Jésus Christ. Chacun de ces nouveaux convertis racontent à sa manière comment ils ont vu un signe du Mystère de Dieu (une étoile) et comment cela les a entraînés à croire en l’Amour de Dieu pour eux. D’autre part, il y a de très nombreux catholiques ayant délaissé la foi qui sont comme « le roi Hérode et tout Jérusalem avec lui » qui ont toujours vécu près du Mystère de Jésus Christ et de l’Église et qui, à cause de cela, pensent croire et aimer Jésus. Mais en vérité, ils ne croient pas et n’aiment pas vraiment le Seigneur Jésus. Car ils ne voient pas et ils ne cherchent aucun signe de la Présence et de l’Amour du Christ dans leur vie et parce qu’ils préfèrent rester maître de leur vie et ainsi ne pas donner à Jésus la première place dans leur cœur.

On peut dire en résumé que les Mages sont les premiers disciples-missionnaires du Christ qui vont annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. Le Pape François, dans l’exhortation : « La joie de l’évangile » disait que pour être « disciple-missionnaire du Christ, il est nécessaire « d’avoir fait l’expérience de l’amour de Dieu qui (nous) sauve. » Donc, au début de cette nouvelle année, je voudrais souhaiter à tous mes frères humains de « faire l’expérience de l’amour de Dieu qui (les) sauve ».

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A propos Gérald Lajeunesse 341 Articles
Le père Gérald Lajeunesse est prêtre et membre de la Congrégation des Oblats de la Vierge Marie (omv). Il est curé de la paroisse St Enfant-Jésus de la Pointe-aux-Tremble, à Montréal.

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