Résumé : Jean présente son évangile comme un procès contre Jésus. Comme tout procès il y aura des témoins, des accusateurs et un jury.
Jean présente son évangile comme un procès contre Jésus : chacun de nous représente le jury dans ce procès
Croire ou ne pas croire que Jésus est le Fils de Dieu, telle est la question que Jean nous pose dans son évangile. Pour nous amener à répondre à cette question, Jean présente son évangile comme un procès contre Jésus. Dans ce procès, il y aura un jury qui sera chacun de nous. Nous, comme jury, nous aurons à nous prononcer : est-ce que nous croyons que Jésus est vraiment ce qu’il prétend être le Fils de Dieu? Ou sinon, est-ce que nous croyons que c’est un menteur, un blasphémateur? Il n’y a pas de demi-mesure, il nous faut choisir : oui, nous croyons; non, nous ne croyons pas. Dans un procès, il faut prononcer la sentence. Dans ce procès, il y a bien sûr des accusateurs qui sont les chefs du peuple juif et les Pharisiens. Jean va les appeler simplement « les juifs ». Et ceux-ci sont constamment en train de pourchasser Jésus, d’accuser Jésus et ils cherchent à le faire mourir. Ils veulent faire condamner Jésus à la mort. Vous avez probablement remarqué dans l’évangile tous ces grands discours où Jésus est toujours en train de se défendre. Nous aurons à nous prononcer. Évidemment, il se peut qu’on ait des doutes pendant le procès. Alors Jean présente dans son évangile toute une série de personnages qui eux aussi ont eu des doutes. Et probablement que les doutes de ces personnages sont aussi nos propres doutes. Donc, chemin faisant, nous sommes amenés à réfléchir. Quel est le mobile de ce procès? Qu’est-ce qu’on reproche à Jésus? Il y a un seul mobile dans ce procès : on reproche à Jésus de prétendre être le Fils de Dieu. C’est l’unique mobile du procès et c’est cela qui traverse tout l’évangile. Vous vous souvenez à la toute fin de l’évangile, quand on va amener Jésus devant Pilate, on cherche à impressionner Pilate afin qu’il fasse condamner Jésus et on va dire toute sorte de chose. Mais Pilate s’aperçoit bien que cela n’a pas d’allure et que Jésus n’est pas coupable de rien de cela. Finalement, à la toute fin, les juifs vont dire : « Nous avons une Loi et selon cette Loi, il doit mourir parce qu’il s’est fait le Fils de Dieu ».
Ce procès contre Jésus commence au chapitre 5 de l’évangile de Jean. Dans ce chapitre, au début, Jésus fait une guérison d’un paralytique de la piscine de Bézatha. Et immédiatement après, les juifs commencent à l’accuser. On l’accuse tout d’abord d’avoir fait une guérison le jour du Sabbat. Mais tout de suite, on va passer à l’autre motif qui est le seul vrai motif. On va dire ceci : « C’est pourquoi, de plus en plus les juifs cherchaient à le tuer car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre père et se faisait ainsi l’égal de Dieu ». Alors, qu’est-ce que Jésus va faire? Comme dans tout procès, Jésus va amener des témoins à la barre des témoins. En présentant des témoins pour se défendre des juifs qui l’accusent, (c’est aussi à nous qui les présente), nous écoutons ces témoins et à la fin, nous aurons à nous prononcer.
Jean présente son évangile comme un procès contre Jésus : le premier témoin de Jésus est Jean Baptiste
Le premier témoin présenté est Jean Baptiste. Jésus va dire ceci : « Vous avez envoyé une délégation auprès de Jean Baptiste, il a rendu témoignage à la Vérité ». On se rappelle que Jean le Baptiste et Jean l’évangéliste ne sont pas du tout la même personne. Dans l’évangile de Jean, il n’est pas du tout question du baptême de Jésus. Jean le Baptiste ne baptise pas Jésus. Jean Baptiste n’est pas présenté comme un baptiseur mais comme un témoin (voir le chapitre 1). « Moi, dit Jean Baptiste, j’ai vu et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu ». Il ne dit pas que c’est le Messie.
Jean présente son évangile comme un procès contre Jésus : le deuxième témoin de Jésus sont les oeuvres
Deuxième témoin que Jésus amène à la barre des témoins, ce sont les œuvres. Il va dire ceci : « J’ai un témoignage plus grand que celui de Jean, ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir. Les œuvres même que je fais témoignent que le Père m’a envoyé ». Les miracles. Dans les autres évangiles, les miracles de Jésus sont présentés comme des signes qui attestent la venue du Royaume de Dieu. Dans l’évangile de Jean, les miracles de Jésus non pas comme des signes de la venue du Royaume mais comme des signes qui attestent l’identité de Jésus. Qui est Jésus? Par exemple, aux noces de Cana où Jésus a changé l’eau en vin pour témoigner que Jésus est l’Époux. À la multiplication des pains, Jésus dit : « Je suis le Pain de la Vie ». La guérison de l’aveugle-né, « je suis la Lumière du monde ». La résurrection de Lazare : « Je suis la Résurrection et la Vie ». Vous voyez, les œuvres qu’a accompli Jésus rendent témoignage que Jésus est vraiment celui qu’il prétend être. Mais, comme dans un vrai procès, les accusateurs prennent cela et vont en faire l’inverse. Ils vont prendre les œuvres pour accuser Jésus.
Les juifs accusent Jésus d’être un blasphémateur qui se fait Dieu
Juste un exemple, au chapitre 10 : Jésus avait dit : « Le Père et moi nous sommes un ». « De nouveau, les juifs prirent des pierres pour lapider Jésus ». La réponse est toujours de faire mourir, tuer. Jésus reprit la parole : « J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes qui viennent du Père. Pour laquelle de ces œuvres, voulez-vous me lapider? Ils lui répondirent : Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider mais pour un blasphème. Tu n’es qu’un homme et tu te fais Dieu. Jésus leur répliqua : Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire. Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres ». Jésus accompli les œuvres et nous en sommes les témoins et nous, qu’est-ce que nous faisons? Est-ce que nous croyons que ces œuvres témoignent que Jésus est vraiment le Fils de Dieu? Ou bien si au contraire, devant les œuvres nous fermons nos yeux et on s’entête à dire que Jésus est un blasphémateur. Voir au chapitre 11 : Jésus fait des œuvres afin que l’on puisse croire et cela sert contre lui.
Jean présente son évangile comme un procès contre Jésus : le troisième témoin de Jésus est le Père
Troisième témoin : le Père. Jésus va dire toujours dans ce chapitre 5 : « Le Père qui m’a envoyé, Lui m’a rendu témoignage. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez jamais vu sa face, vous ne laissez pas sa parole demeurer en vous puisque vous ne croyez pas en celui que le Père a envoyé. » Comment est-ce que le Père témoigne? Il témoigne par sa parole. Et cette Parole est la parole qui demeure en nous, qui résonne en nos cœurs. Jésus va dire plus tard : « Nul ne vient à moi si le Père ne l’attire ». Alors, toi, lorsque tu écoutes au plus intime de toi-même, non pas les multiples voix qu’on peut entendre, est-ce que la voix du Père demeure en toi et atteste que Jésus est vraiment le Fils de Dieu? Qu’est-ce que la voix du Père dit à l’intérieur de toi? C’est un grand témoignage : le Père.
Jean présente son évangile comme un procès contre Jésus : le quatrième témoin de Jésus ce sont les Écritures
Finalement, quatrième témoin : les Écritures. Tous les personnages de l’histoire sainte du peuple de Dieu. Jésus dit : « Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez y trouver la vie éternelle, or ce sont les Écritures qui me rendent témoignage. Quand toi, tu lis les Écritures, est-ce que tu reconnais que Jésus est vraiment le Fils de Dieu?
Jean présente son évangile comme un procès contre Jésus : dans ce procès, il y a un avocat : l’Esprit Saint
Enfin, comme dans tout procès, il y a un avocat. Mais l’avocat n’est pas pour Jésus car il n’a pas besoin d’avocat. L’avocat va être pour ses disciples. Pourquoi un avocat pour ses disciples? Parce que le procès contre Jésus ne se termine pas avec la mort de Jésus. Le procès contre Jésus est en fait un procès interminable qui va se poursuivre à travers les disciples de Jésus. C’est pourquoi, lorsque Jésus dans l’évangile de Jean annonce la venue de l’Esprit-Saint, il le présente comme un avocat. « Au moment de passer de ce monde à son Père, Jésus disait à ses disciples : si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui, mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde. Voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera vous aussi. Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé. Celui qui a de la haine contre moi a de la haine aussi contre mon Père. Quand viendra le Défenseur que je vous enverrai d’auprès du Père, lui l’Esprit de Vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi vous allez rendre témoignage car vous êtes avec moi depuis le commencement » (chapitre 15 de Jean). Ainsi, l’Esprit-Saint sera le Défenseur (Paraclet) des disciples.
Nous pouvons toujours compter sur le Défenseur qu’est l’Esprit Saint
Alors, toi qui crois que Jésus est le Fils de Dieu, toi qui crois que Jésus est le Verbe fait chair venu dans notre monde. Toi qui crois que Jésus est le Chemin, la Vérité, la Vie et que nul ne va vers le Père sans passer par lui. Toi qui crois et qui es prêt à donner ta vie pour Jésus. À donner ta foi et ta confiance à Jésus alors, lorsqu’on te condamne injustement à cause de ta foi. Lorsqu’on te condamne quand tu annonces la Parole de Vérité. Lorsqu’on te condamne alors que tu accomplis des œuvres d’amour. Saches que je suis avec toi, que c’est moi qui vis en toi et qui te conduit à travers et au-delà de la croix jusqu’à la résurrection et la Vie éternelle. Pour t’accompagner, je te donne ce Défenseur, cet avocat (Paraclet) qui sera pour toujours avec toi.
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