La nouvelle liturgie de l’expiation qui se réalise dans la Prière sacerdotale du Christ est en lien avec le thème de la « vie » qui apparaît dès les premiers versets (1, 4) de l’évangile de Jean et s’étend dans toute son œuvre. Jésus ne donne pas seulement la vie, Il donne la sienne, librement, afin de révéler pleinement l’identité de Dieu et que ceux qui croient en lui puissent recevoir sa vie (Jn 17, 3). Christ ne peut tolérer la présence de la mort : s’il avait été là, son ami Lazarre ne serait pas mort. Qu’importe, il ne se contente pas que d’annoncer ce qu’est la vraie vie ; il la rend à son ami. Il veut d’ailleurs la transmettre à tous ceux que son Père lui a donnés, et il veut qu’ils l’aient en abondance (Jn 10, 10). Le message de l’hagiographe est clair : toute personne qui croira en Jésus Christ aura la vie éternelle. Bien plus qu’un donneur de vie, Jésus est la vie. Celui qui vit et croit en Lui ne mourra pas (Jn 11, 25). Il est le Verbe éternel qui était avec Dieu avant que le monde fut créé (Jn 1, 4). Il est le Chemin, la Vérité, et la Vie ; Il donne une source d’eau vive qui devient en celui qui la reçoit « une source qui jaillit en vie éternelle » (Jn 4, 14)[1].
Mais qu’est-ce donc que la vie éternelle? Contrairement à ce que plusieurs de nos contemporains pourraient croire, il ne s’agit pas exactement de la vie après la mort. Jésus fait connaître son Père afin que ceux qui le connaissent ne soient plus soumis à la mort et qu’ils vivent pour toujours (Rm 8, 11 ; Jn 17, 3). Il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle, mais d’une connaissance dans le sens qu’en donnait l’Ancien Testament : une communion avec le véritable Dieu, celui qui a envoyé Jésus Christ. La « vie éternelle » n’est donc pas un concept ; elle est une relation. Cette connaissance de Dieu qui est obtenue par la foi en Jésus n’est pas une simple connaissance parmi d’autres. Elle est le fondement de l’homme et sa raison d’être. Dieu a voulu créer l’univers pour cette connaissance, cette communion.
La vie éternelle consiste à goûter la « vraie vie », une vie authentique qui est donnée par Dieu et qui ne nous sera jamais révoquée. Une vie qui dépasse le simple fait d’exister. Elle est une vie joyeuse, incarnée dans le temps, et elle ne s’achèvera jamais ; elle ne pourra être détruite ni par la mort, ni par qui ou quoi que ce soit. Quand l’homme s’attache à Celui qui est la vie, il trouve la vraie vie qui ne finit pas.
[1] VIARD, André-Alphonse, GUILLET, Jacques, « Vie », dans Vocabulaire de théologie biblique, Cerf, 1966, p. 1110.
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