« Qui s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé »

Commentaire de l’évangile selon saint Luc 18, 9-14

La Victoire de l'Amour

Résumé : « Qui s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé ». Jésus en s’incarnant est descendu jusqu’à la mort de la Croix. Cela lui a permis de rebondir à la résurrection.

On a aujourd’hui l’un des plus grands secrets de tout l’évangile. C’est cette toute petite phrase, la dernière, que j’ai lue : « Qui s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé ». Elle revient quelques fois dans la Parole de Dieu. C’est très profond parce que nous, êtres humains, notre désir naturel, c’est toujours de s’élever : de vouloir être vus, être connus, être admirés, se mettre en valeur, se mettre beau, on veut être plus riches, avoir plus de possessions, etc… On est toujours dans un mouvement d’ascension. Mais la grande révélation de Jésus, c’est de nous dire qu’il faut faire comme lui : descendre, descendre, descendre. Quand Jésus s’est incarné, il est descendu sur terre. Saint Paul le dit aussi dans sa lettre aux Philippiens : « il est descendu si bas, il est descendu jusqu’aux humiliations, la souffrance et la mort sur une croix ». Ce qui est merveilleux avec Dieu, c’est que quand on touche le fond, on ne tombe pas dans un trou justement, on touche le fond et on rebondit. Et cela, c’est le miracle de la résurrection. Mais pour rebondir, il faut accepter de descendre. Vous savez, la personne qui a le mieux vécu cette « descente », c’est la Vierge Marie. Elle ne l’a pas vécue comme son Fils Jésus en mourant sur la croix. Mais elle a vécu cette descente intérieurement, dans son cœur, en accompagnant son Fils dans sa Passion. Elle était la plus humble et parce qu’elle était la plus humble, elle est devenue la plus glorieuse et la Reine de l’univers. Dans son Magnificat, grand chant d’allégresse et d’action de grâces, il est dit : « Il élève les humbles ». Et bien nous, plus nous allons descendre, comme Jésus, Marie, comme ici le publicain, plus nous serons relevés par Dieu et élevés jusqu’au plus haut des cieux.

« Qui s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé » : contre le mépris des autres

Remarquez aussi que dans cet évangile de Jésus, le problème n’est pas que le pharisien jeûne deux fois par semaine, cela peut être très bien de jeûner. Ce n’est certainement pas non plus qu’il verse 10% de son salaire au Temple ou à l’église, la dime. C’est très bon de faire des aumônes, surtout quand cela peut servir l’évangélisation, les plus démunis. Le problème est dans l’attitude du cœur, l’attitude intérieure. Une attitude pour se vanter, pour se faire valoir et surtout ici, une attitude de mépris envers son prochain. Le mépris, savez-vous c’est quoi? C’est de se réjouir de la faiblesse de l’autre. C’est exactement l’inverse de la compassion qui souffre avec l’autre, s’attrister avec l’autre. Le mépris est de se penser ou se croire supérieur parce qu’on serait au-dessus de l’autre. Alors que Dieu veut exactement l’inverse. Si on voit une faiblesse, une douleur chez l’autre qu’on s’abaisse encore une fois pour être à ses côtés, pour l’aider et être proche de lui. Le publicain, lui, il est dans l’humilité.

« Qui s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé » : l’humilité

Vous connaissez peut-être la racine de ce mot humilité : « humus » qui veut dire « terre ». Être au ras du sol, d’être bas. Et l’humilité, ce n’est pas de se mettre plus bas qu’on est. L’humilité est d’être dans la vérité : de reconnaître qu’on a des forces et des faiblesses, qu’on a reçu plein de dons de Dieu. Pour cela on peut être dans l’action de grâces, cela aussi c’est de l’humilité. Et de reconnaître qu’on est toujours imparfait, qu’on a besoin de Dieu, besoin de salut. C’est l’attitude du publicain. Le publicain n’est pas celui qui se rabaisse mais celui qui se laisse relever. Je demande cette grâce au Seigneur qui nous bénisse au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen.

SOURCE : LA VICTOIRE DE L’AMOUR DU 26 MARS 2022

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