Peu reconnaissent Jésus crucifié comme roi

Homélie de la solennité du Christ Roi C 2025

Source image: Bible en tutoriels Dieu est Amour 2

Résumé : Peu reconnaissent Jésus crucifié comme roi. Le peuple juif et ses chefs ne croyaient pas que Jésus crucifié était roi. Seul le bon larron y a cru et il a été sauvé.

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En cette solennité du Christ Roi, il est très surprenant que l’Église ait choisi l’Évangile qui présente Jésus crucifié entre deux brigands. Car l’état de faiblesse, d’impuissance et de souffrance extrêmes que Jésus vit sur la croix peut rendre très difficile la compréhension de sa royauté. Certes, Jésus n’est pas un roi comme les autres rois terrestres. Jésus est un roi d’amour. Pour comprendre ce que signifie la crucifixion de Jésus, tout dépend de notre façon de regarder Jésus crucifié. En fait, bien des gens voient Jésus crucifié mais peu sont capables de découvrir sa royauté d’amour.

Peu reconnaissent Jésus crucifié comme roi : les passants ne le voyaient passants

Il y a tout d’abord les gens de passage à Jérusalem. Ils sont venus à Jérusalem pour affaires et ils sont pressés. Ils sont tellement pressés qu’ils passent à côté du crucifié sans le voir. Encore aujourd’hui, bien des gens sont tellement absorbés par les 1001 soucis de la vie quotidienne qu’ils ne voient pas leurs frères et sœurs qui souffrent à côté d’eux. Ils ne reconnaissent pas la présence du Christ souffrant qui leur tend la main.

Il y a d’autres personnes, nous dit saint Luc, « qui restaient là à regarder ». Ce sont les curieux qui aiment voir les spectacles violents. Un peu comme quand il y a un accident sur l’autoroute : avez-vous remarqué, il y a un bouchon qui se forme rapidement parce que de nombreux automobilistes ralentissent juste pour voir la scène de l’accident. Et puis, une fois passés, ils accélèrent en espérant ne jamais revoir un tel accident et en essayant d’oublier la scène d’horreur qu’ils ont aperçue. Pour ces personnes, les personnes accidentées sont tout simplement des gens qui n’ont pas eu de chance.

Peu reconnaissent Jésus crucifié comme roi : pour beaucoup Jésus crucifié était un fou

Et puis, parmi ceux qui voient Jésus crucifié, il y a aussi « les chefs du peuple, les soldats et l’un des deux malfaiteurs crucifiés avec lui ». Ils ont tous une attitude de défi vis-à-vis de Jésus crucifié. Ils s’établissent en juges devant lui en disant : « si tu descends de la croix, nous croirons en toi ». Ils posent leurs conditions et ils demeurent sur leur position. Car ils ne veulent surtout pas prendre le risque de se faire proches de Jésus crucifié car cela les obligerait à le regarder avec les yeux du cœur. Pour toutes ces personnes, Jésus crucifié est un fou, un exalté, un illuminé qui se prend pour Dieu et qui maintenant n’a que ce qu’il mérite.

« Sauve-toi toi-même ! » À trois reprises, ils vont mettre au défi Jésus de leur démontrer qu’il est vraiment Dieu. Ces paroles reflètent leur mentalité qui refuse d’être sauvés par un plus grand que soi. Ces gens ambitionnent de se sauver par leurs propres forces et par leur propre sagesse. Encore aujourd’hui, combien de gens vont s’inventer leur propre dieu, leur propre vérité, leur propre religion car ils ne peuvent pas accepter la Révélation de Dieu faite par Jésus crucifié. En fait, Jésus crucifié, lui, ne se sauve pas lui-même. Il est sauvé par son Père de qui il reçoit tout, de qui il attend tout.

Enfin, il y a le bon larron qui regarde Jésus crucifié et qui est le seul à s’entendre dire par Jésus : « aujourd’hui avec moi tu seras dans le Paradis ». Il est le seul saint canonisé de la bouche même de Jésus. Qu’est-ce qui a valu le salut au bon larron ? Je dirais que c’est son regard. Car avant même de regarder Jésus, il a eu un regard de vérité sur lui-même. Jésus avait dit : « La vérité vous rendra libres ». Ainsi, il reconnaît ses propres péchés humblement et il ne cherche pas d’excuses. « Puis pour nous c’est juste:après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Ensuite, il regarde Jésus crucifié avec un regard intérieur de foi, avec les yeux du cœur qui voient l’invisible. Il va alors s’abandonner dans la confiance à Jésus qu’il reconnaît comme son Sauveur et son roi. « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume». C’est cette parole de foi qui lui a mérité le salut. Nous pouvons nous demander : comment pouvons-nous profiter de l’exemple du bon larron pour notre vie personnelle ? Voici une suggestion : probablement que nous avons tous un crucifix à la maison. Comment le regardons-nous ? Avons-nous un regard intérieur de foi, d’humilité et d’amour comme celui du bon larron qui reconnaît Jésus crucifié comme Roi ? Pas un roi de gloire humaine qui s’impose par la force, la richesse et le prestige mais un Roi d’amour et de miséricorde.

Essayons de convertir notre regard sur Jésus crucifié. Ayons, comme le bon larron, un regard d’humilité sur nous-mêmes afin de reconnaître nos péchés afin de pouvoir ouvrir notre cœur à la miséricorde du Seigneur.

A propos Gérald Lajeunesse 383 Articles
Le père Gérald Lajeunesse est prêtre et membre de la Congrégation des Oblats de la Vierge Marie (omv). Il est curé de la paroisse St Enfant-Jésus de la Pointe-aux-Tremble, à Montréal.