Introduction : La question cruciale…
… de Mme Barber
« Es-tu celui qui porte la croix ? Es-tu l’agneau ? » demande Mme Barber à celui qui devait devenir une des grandes figures de l’Eglise chinoise du 20ème siècle, Watchman Nee. Le ministère de Watchman Nee dure trente années. Il implante des centaines de « paroisses » et son témoignage s’étend non seulement en Chine, mais également dans tout l’Extrême-Orient. Watchman Nee est arrêté et emprisonné par les Communistes en 1952. Il meurt en prison en 1972. Le 18 octobre 1936 il donne le témoignage de ses conversions : Sa première conversion, dit-il, est de renoncer à ses ambitions mondaines, qui étaient grandes. Un soir d’avril 1920, il est inquiet. Après un temps de lutte, il se met à genoux pour prier. Il voit alors son péché, et « les mains du Seigneur clouées à la croix, et au même moment, je L’ai vu étendre Ses mains vers l’avant pour m’accueillir, en disant : ” Je suis ici dans l’attente de te recevoir“. » Tous les projets qu’il avait formés pendant plus de dix ans sont vidés de leur sens, et il comprend que le Seigneur l’attire à Lui pour Le servir. « Je n’avais jamais imaginé une seconde que je deviendrais prédicateur, une profession que je considérais comme insignifiante et méprisable. »
Son adaptation au séminaire biblique se fait mal. Il en est renvoyé : « Mes goûts de gourmet, ma manière désinvolte de m’habiller et les heures tardives auxquelles je me levais, décidèrent Sœur Yu – directrice de l’école – à me renvoyer à la maison. » Quelque temps après, il rencontre Mile Grose, une missionnaire. Elle lui demande qui il a touché dans ses efforts missionnaires. Il baisse la tête : personne. Elle lui dit alors que quelque chose entre le Seigneur et lui entrave son efficacité. Il apprend d’elle à prier pour ceux qu’il rencontre. Mais rien n’y fait. Au bout du compte, sa persévérance paie. Il reste néanmoins insatisfait. Ne faut-il pas être rempli du Saint Esprit ? Une missionnaire britannique lui donne une réponse affirmative. Elle lui relate l’histoire d’un confrère qui avait prié deux semaines afin que le Seigneur lui montre les raisons de son inefficacité. Il fut alors rempli du Saint Esprit et de puissance. Watchman Nee cherche alors la face du Seigneur qui lui montre son amour préférentiel pour celle qui devait devenir sa femme. Ayant renoncé à préférer cet amour à Dieu, « les gens commencèrent à être sauvés ».
Restait la question de l’obéissance à ses supérieurs dans l’Eglise. Il avait de bonnes raisons de croire, qu’en certaines circonstances, ses supérieurs se trompaient. Une précieuse sœur en Christ lui dit alors : « Que ton collaborateur ait tort ou non est une tout autre question. Maintenant que tu accuses ton frère devant moi, je dois te demander: Es-tu celui qui porte la croix, ou l’agneau? » Watchman Nee conclut alors : « La question n’est pas de savoir si une chose est juste ou fausse, mais si l’on est comme le Porteur de la croix ou non. Dans l’Eglise, il n’y a pas de place pour le juste ou le faux; la seule chose qui compte est le fait de porter la croix et d’accepter qu’elle nous brise. C’est cela qui entraînera l’abondance de la vie de Dieu et l’accomplissement de Sa volonté. Durant cette période de dix-huit mois, j’appris, par cette expérience continue, à me soumettre à mon frère plus âgé. Ma tête fourmillait d’idées, mais je réalisai, en définitive, que ce n’était pas là la manière de porter la croix ou d’être semblable à l’Agneau de Dieu. »
… de Jean-Baptiste
« Es-Tu celui qui doit venir ? Cette question que Jean-Baptiste pose à Jésus, le monde la pose à chaque chrétien : « Es-tu celui qui doit venir ? » (Mt.11, 3) Ou, une autre manière de poser cette question est celle de Mme Barber à Watchman Nee : « Es-tu celui qui porte la croix ? Es-tu l’agneau ? » Ou encore : « Es-tu celui qui peut répondre à ma soif ? »
La soif du monde…
…est grande
Le monde a une grande soif. C’est ce que dit le livre d’Isaïe que nous avons entendu il y a un instant. Dieu considère la terre, par la bouche de son prophète, comme un « désert » et une « terre de la soif ». Il la juge comme un « pays aride ». (Is. 35, 1)
…le fait défaillir
Et si vous trouvez ces expressions trop poétiques pour parler de la détresse des hommes, Isaïe décrit alors des « mains défaillantes » et des « genoux qui fléchissent » et des « gens qui s’affolent ». (Is. 35, 3-4)
… est signifiée par ses malades
Et si vous trouvez que ces expressions sont encore trop vagues et émotionnelles, il parle alors d’ « aveugles » et de « sourds », de « boiteux » et de « muets ». (Is. 35, 5-6)
… est douloureuse
Et si ces plaies n’évoquent rien pour vous, Isaïe parle de « douleur et de plainte ». (Is. 35, 10)
Cette détresse de la terre n’est pas le propre de la terre d’avant le Christ. Jésus aussi rencontre des « aveugles », des « boiteux », des « lépreux », des « sourds », des « morts », et des « pauvres ». (Mt. 11, 5) La terre d’aujourd’hui est encore pleine de souffrances morales et physiques, d’angoisses de toutes sortes.
La soif du monde éclairée…
… par une question de Jean
Le monde voit-il le remède à sa soif ?
Les disciples de Jean semblent si peu comprendre le remède que leur maître doit les envoyer à ce Messie qu’ils désirent (ou ne désirent pas). Ils sont contraints par Jean à poser cette question qui en dit long sur leurs interrogations : « Es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (Lc. 11, 3)
… par les questions de Jésus
La foule ne comprend pas vraiment pourquoi elle va au Baptiste, si bien que Jésus la pousse à la réflexion :
- Tout d’ abord par une question à laquelle il ne peut être répondu que par la négative : « Qu’êtes-vous allés contempler au désert ? Un roseau agité par le vent ? » (Lc. 11, 7)
- Puis par une question qui peut être répondue par l’affirmative : « Alors qu’êtes-vous allés voir ? » A l’évidence, ils ne sont pas allés voir un roseau agité par le vent… mais peut-être « un homme vêtu de façon délicate » (Lc. 11, 8), parce que la foule aspire au luxe. Seulement : « ceux qui portent des habits délicats se trouvent dans les demeures des rois ». (Lc. 11, 8)
- Enfin par une question dont Il donnera la réponse : « Alors, qu’êtes-vous allés faire ? » (Lc. 11, 9) « Voir un prophète ? Oui, Je vous le dis, et plus qu’un prophète. C’est celui dont il est dit : “Voici que Moi, J’envoie Mon messager en avant de Toi, pour préparer Ta route devant Toi. » (Lc. 11, 9-10)
Conclusion : La soif du monde étanchée…
… par la venue de Jean
Il est essentiel que la foule comprenne qui est Jean. En comprenant Jean, elle comprend ce qu’elle cherche et qui elle est :
- Jean, en effet, est un prophète. Or un prophète est une sentinelle et un ami de Dieu. (cf. Os. 9, 8) Il est à même d’éclairer une foule qui ne se comprend plus elle-même.
- Il est aussi, nous dit Jésus, « plus qu’un prophète ». Il est un « messager » qui prépare la route de Dieu. Cela signifie que Dieu vient. Ce dont l’homme a le plus soif, ce n’est pas d’une prophétie, ce n’est pas de voir un roi bien habillé, c’est de Dieu. Cette foule découvre, grâce à Jésus, que son désir du Baptiste est un désir de Dieu.
… par Jésus
Jésus, fils de Dieu, vient étancher cette grande « soif » multiforme du monde et demande aux disciples de Jean le Baptiste de témoigner auprès de Jean de ce qu’ils Lui ont vu faire : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres… » (Mt. 11, 5) Le sommet, ce n’est pas tant les guérisons physiques, que ceci : « La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ». Le Remède n’est pas réservé à une élite sacerdotale ou riche, mais donné à tous !
…par les douze
La bonne nouvelle de Dieu annoncée aux pauvres est si essentielle au message de Jésus qu’Il impose cette annonce :
- Aux Douze: « Ayant convoqué les Douze, Il leur donna puissance et pouvoir sur tous les démons, et sur les maladies pour les guérir. » (Lc. 9, 1)
… par les soixante douze
- Aux soixante-douze disciples: « En toute ville où vous entrerez et où l’on vous accueille… guérissez ses malades et dites aux gens : “Le royaume de Dieu est tout proche de vous.“ » (Lc. 10, 8-9) Et les disciples font ce qui leur est demandé. Ils reviennent avec un grand contentement au Seigneur, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en Ton nom. » (Lc. 10, 17)
… par les disciples d’aujourd’hui
- A Watchman Nee et aux disciples que nous sommes. L’annonce de cette Bonne Nouvelle implique, comme le fait comprendre ce grand disciple de Jésus, une conversion continuelle, une conversion qu’il faut implorer comme une grâce immense. Alors l’homme dira : « Tu es celui qui peut répondre à ma soif. »
Prions : « Seigneur, découvre à nos cœurs les raisons de notre impuissance. Amen. »
Oraison jaculatoire : « Fais-moi revenir à Toi, Seigneur et je reviendrai. »
Question : Quel est l’obstacle que vous pourriez mettre à la découverte de Jésus par autrui ?
Suggestion : Demander à Dieu de vous révéler le pourquoi de votre impuissance à témoigner de Lui.
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