La caractéristique du Nouveau Testament: la Mission. Le Père envoie en mission le Fils et l’Esprit Saint
Si j’avais à donner la caractéristique du Nouveau Testament, par rapport à l’Ancien Testament selon la Bible, je dirais que ce qui caractérise le Nouveau Testament, c’est « la mission ». D’abord la mission de deux des trois Personnes divines sur cette terre. L’unique fait de penser à cela, que deux Personnes divines aient été envoyées sur terre, me bouleverse. Le Père a envoyé le Fils; et le Père et le Fils ont envoyé l’Esprit Saint.
« Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3, 17)
« Celui qui doit vous venir en aide, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 26).
La caractéristique du Nouveau Testament: la Mission. Le Dieu des sorties
Le Dieu du Nouveau Testament est le Dieu des sorties. Le Fils et l’Esprit Saint, tout en demeurant bien sûr au sein de la Trinité, sont sortis vers le monde qu’ils ont créé. Ils ont tous deux été envoyés. Pour être envoyé, il faut quelqu’un qui envoie et quelqu’un qui est envoyé. Dieu le Père a envoyé d’abord son Fils et ensuite l’Esprit Saint.
Dans l’Ancien Testament, le peuple de Dieu avait pour mission de révéler le vrai Dieu par sa seule présence, là où il était. En voyant vivre ce peuple, les autres peuples devaient voir à quel point cette nation était intelligente et avait des mœurs sages: « Quand les peuples entendront parler de tous ces décrets, ils s’écrieront: « Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation » (Deutéronome 4, 6). Mais Dieu n’a jamais demandé aux prophètes de l’Ancien Testament d’aller par le monde entier parler du vrai Dieu. Les Israélites (les Juifs) ont toujours témoigné sur place, là où ils étaient, de l’existence et de la bonté du Dieu auquel ils croyaient.
La caractéristique du Nouveau Testament: la Mission. Jésus nous envoie tous en mission
Mais quand Dieu est venu parmi nous, quand Dieu lui-même s’est mis en « mode mission », Il nous a demandé de faire de même: d’aller dans le monde entier annoncer la Bonne Nouvelle du seul vrai Dieu. C’est ce que nous appelons le « mandat missionnaire » que Jésus nous a confié et que nous retrouvons dans l’évangile de Mathieu, au chapitre 28, versets 18 à 20.
Si nous sommes disciples du Christ, nous devons continuellement être en mode mission. Jésus ne cessait jamais de se déplacer pour porter la Bonne Nouvelle aux gens qui ne l’avaient jamais entendue. Quand les gens, après avoir fait connaissance avec Jésus, essayaient de le retenir pour qu’il puisse passer plus de temps avec eux, il leur répondait: « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Lc 4, 43).
La caractéristique du Nouveau Testament: la Mission. C’est grâce à l’Esprit Saint que nous pouvons être missionnaire
Au jour de l’Ascension de Jésus, les apôtres ont reçu le mandat missionnaire, mais ils n’étaient pas capables de le mettre en pratique. Il a fallu le renouveau intérieur opéré par l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte, pour que les disciples se sentent comme poussés hors du Cénacle. Pour que les apôtres et les disciples aient le courage de sortir dans les rues pour témoigner de Jésus Ressuscité, il a fallu le Souffle de Dieu qui venait de faire trembler les murs de la maison où ils étaient. Vous pouvez être sûrs que si les murs de ma maison tremblaient un jour, j’aurais le réflexe de sortir moi aussi.
La caractéristique du Nouveau Testament: la Mission. Le Canada a été fondé par des missionnaires de feu
Nous accueillerons en fin de semaine, en notre paroisse, un Missionnaire d’Afrique, qui nous parlera des Missions de sa Congrégation. C’est toujours impressionnant d’entendre parler un missionnaire. Cela devrait réveiller en nous notre propre fibre missionnaire. Nous avons en plus, à Montréal, cette année, l’occasion de célébrer l’élan missionnaire qui est à l’origine du fait que nous, ici, nous soyons chrétiens. Le 375ème anniversaire de la fondation de Montréal, est une occasion unique de mieux connaître les géants de la foi qui ont traversé l’océan au 17ème siècle pour porter Jésus Christ et son message sur le nouveau continent.
Voici ce que nous ont écrit les évêques du Canada, dans un document récent:
« Lorsque cet ADN missionnaire de l’Église n’est plus présent dans toutes ses cellules et ne contribue plus à la structurer et à la former, elle a alors besoin d’une re-formation, de retrouver sa forme originale. (p. 7)
Par nature, l’Église, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisqu’elle tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père. » Concile Vatican II Décret sur l’activité missionnaire de l’Église Ad Gentes, no 2. (p. 8)
… avec le risque de devenir : « Une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures »; avec le risque de se « renfermer dans les structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles, alors que, dehors, il y a une multitude affamée. » (EG 49) (p. 8)
Si la réaffectation du patrimoine bâti et la conversion des immeubles représentent un défi de taille, la conversion missionnaire de l’Église, de ses habitudes, de ses pratiques, de ses attitudes et de son style constitue un défi encore plus grand. La conversion des mentalités est exigeante. Elle demande non seulement du temps, mais beaucoup de détachement et une grande disponibilité spirituelle qui nous conduit à accueillir la situation actuelle de nos Églises comme un don et une grâce. (p. 9)
La sortie progressive de ces « temps de chrétienté » et la nécessité devant laquelle nous sommes de repenser la vie des communautés paroissiales nous provoquent à réactiver des pans de notre mémoire ecclésiale. Lors de sa visite à Québec en 1984, contemplant les origines de l’Église d’ici, Jean-Paul II, après avoir évoqué la figure missionnaire de François de Laval, nous rappelait les « nombreux serviteurs et servantes de Dieu » venus « pour construire l’édifice de l’Église » en Nouvelle-France:
« Les Pères Récollets, les Jésuites, les Sulpiciens, les Ursulines avec Marie de l’Incarnation rayonnant son incomparable expérience spirituelle, les Hospitalières de Dieppe entraînées par l’inépuisable charité de Catherine de Saint-Augustin. » Il concluait : « Votre devise est : “Je me souviens”. Il y a vraiment des trésors dans la mémoire de l’Église comme dans la mémoire d’un peuple ! » (Jean-Paul II, Homélie à l’Université Laval, septembre 1984)
Au moment où nous ne pouvons plus vivre des assurances que procurait la prospérité trompeuse des « temps de chrétienté », il nous faut retisser les liens avec la période missionnaire qui a marqué notre Église, alors que tout était à inventer et à créer:
« La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile. Leur exemple nous attire, nous pousse à imiter leur foi. Ce sont des témoignages féconds qui engendrent la vie! » (Pape François, Homélie, 12 octobre 2014). » (Les évêques du Canada, Le tournant missionnaire des communautés chrétiennes. Devenir une « Église en sortie » à la suite de La Joie de l’Évangile, janvier 2016)
POUR RÉALISER LA CONVERSION MISSIONNAIRE
Pistes pour l’action:
- Ranimer chez les personnes baptisées la mémoire missionnaire qui a marqué nos Églises à leur naissance et au cours de leur développement.
- Faire prendre conscience à tous les membres du Peuple de Dieu que les Églises du Québec vivent aujourd’hui dans un contexte missionnaire.
Questions: Dans cet enseignement, quelles sont les phrases qui m’ont le plus frappé(e) et pourquoi? Parmi les saints et les bienheureux du Canada quel est celui ou celle qui me touche le plus et pourquoi ?
Annexe: Connaissez-vous nos modèles chrétiens du Canada, dont la plupart ont vécu au Québec?
Saints et Saintes
Les martyrs canadiens—Ils ont vécu au Canada entre 1625 et 1649. Ils sont au nombre de huit, dont six prêtres jésuites :
Isaac Jogues (1608-1646)
Antoine Daniel (1600-1648)
Jean de Brébeuf (1593-1649)
Gabriel Lalemant (1610-1649)
Charles Garnier (1606-1649)
Noël Chabanel (1613-1649)
un novice jésuite, René Goupil (1608-1642)
et un laïc, Jean de La Lande (160?-1646)
Ils ont été canonisés le 29 juin 1930
Célébration liturgique : le 26 septembre au Canada; le 19 octobre dans l’Église universelle
Marguerite Bourgeoys (1620-1700) François de Laval (1623-1708) Frère André (Alfred Bessette) (1845-1937) |
Marguerite d’Youville (1701-1771) Marie de l’Incarnation (1599-1672) Kateri Tekakwitha (1656-1680), laïque |
Bienheureux et Bienheureuses
André Grasset (1758-1792), sulpicien Marie-Rose Durocher (1811-1849) Marie-Léonie Paradis (1840-1912) Louis-Zéphirin Moreau (1824-1901) Frédéric Janssoone (1838-1916), franciscain |
Catherine de Saint-Augustin (1632-1668) Dina Bélanger (1897-1929) Marie-Anne Blondin (1809-1890) Émilie Tavernier-Gamelin (1800-1851) Élisabeth Turgeon (1840-1881) |
Vénérables
Vital Grandin (1829-1902) Élisabeth Bergeron (1851-1936) Alfred Pampalon (1867-1896), rédemptoriste Délia Tétreault (1865-1941) Jérôme Le Royer de la Dauversière (1597-1659), laïc |
Marie Fitzbach (1806-1885) Marcelle Mallet (1805-1871) Jeanne Mance (1606-1673), laïque William Gagnon (1905-1972), Frère |
Liste établie par Pierre Dufresne à l’aide de la documentation fournie par :
Le Comité des Fondateurs de l’Église au Canada,
1460 boul. Crémazie Est, Montréal, Qc H2E 1A2
Tél. : (514) 374-5981 ou (514) 270-5922
Téléc. : (514) 273-1277
Tiré du site internet indiqué ci-dessous, où vous pourrez trouver une courte biographie sur chacun d’eux:
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