Autre obstacle à l’évangélisation : l’irréflexion et la frénésie

Source image: Clip: Vie religieuse catholique: L'Appel, Dieu et moi
Cet article est numéro [part not set] d'une série de 9 Surmonter les obstacles à l'évangélisation

Résumé : Autre obstacle à l’évangélisation : l’irréflexion et la frénésie nous empêchent de voir l’essentiel dans notre vie.

De l’évangile selon saint Luc:  (Lc 10, 38-42)

38 Chemin faisant, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut.

39 Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

40 Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit :

« Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. »

41 Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.

42 Une seule est nécessaireMarie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

Il existe des obstacles à l’évangélisation dans le monde moderne. J’ai déjà écrit un article, que le principal obstacle à l’évangélisation, c’est nous-mêmes. Je suis de plus en plus convaincu de cette vérité.

Certains obstacles toutefois, sont extérieurs à nous mais influencent grandement notre intérieur, notre vie intérieure.

Saint Exupéry a déjà identifié un obstacle à l’évangélisation, sans en parler ainsi, bien sûr. Lorsqu’il écrit dans son chef d’œuvre, Le petit prince : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

Tout le monde trouve cette phrase de Saint-Exupéry très belle, extraordinaire même, mais très peu de gens en tirent des conséquences pratiques pour leur vie. Cela est dû à l’un des plus grands défauts ou l’une des plus grandes lacunes de l’être humain de tous les temps, mais surtout, je pense, de l’homme moderne : l’IRRÉFLEXION.

Saint-Exupéry identifie, sans le dire, un des obstacles à l’évangélisation : le fait de ne jamais fermer les yeux, mais de porter notre regard à journée longue sur tout ce qui nous entoure, et en particulier sur ce qui provient de la technologie. Combien d’heures passons-nous de nos jours à regarder les lettres d’un clavier, sur notre ordi, sur notre cellulaire ou sur notre téléphone intelligent ? Si du moins nous utilisions nos yeux pour regarder ce que Dieu crée sous nos yeux tels une fleur, un coucher de soleil, un ciel étoilé, un vol d’outardes, un oiseau, un paysage d’automne, nous courrions le beau risque de passer de l’œil au cœur et de remercier Dieu pour toutes les beautés qui nous entourent et que nous ne savons malheureusement plus voir.

Un des principaux obstacles à l’évangélisation du monde moderne, c’est la FRÉNÉSIE. Je suis certain qu’en lisant le mot « frénésie », vous avez compris ce que je veux dire. Mais si vous allez dans le dictionnaire, vous ne trouverez probablement pas facilement le sens que vous venez d’avoir à l’esprit. J’ai quand même trouvé sur l’internet, une définition ou une description qui correspond, je pense, à l’idée que vous et moi avons de la frénésie : 

Frénésie (fʀenezi) nom féminin : grande agitation.

Oui, voilà ce qu’est pour moi la « frénésie » : une grande agitation qui nous rend aveugles sur l’essentiel, qui nous fait oublier l’essentiel : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’AGITES pour bien des choses » (Lc 10, 41).

Vous avez peut-être déjà visionné la vidéo que vous pourrez voir ci-dessous. Joshua Bell, un des plus grands violonistes de notre époque, a joué avec tout son talent et sa virtuosité dans une des bouches du métro de Washington et une seule personne s’est arrêtée pour l’écouter. 

Jésus a dit : « Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas! » (Mc 8, 18)

Quel est le remède à la frénésie?

Réponse : Un temps d’arrêt, d’écoute et de silence. « Marie a choisi la meilleure part; elle ne lui sera pas enlevée. » (Lc 10, 42)

Un des plus grands cadeaux que l’on puisse offrir à l’homme moderne, c’est de lui faire vivre des moments de silence. L’homme est fait pour avoir des moments de silence et il ne le sait pas. Le silence est une exigence de la nature humaine. On ne peut pas être pleinement humain si on ne vit pas des moments de silence. Car c’est dans le silence que l’on réfléchit le mieux, c’est dans le silence que l’on entend le mieux la voix de Dieu. Le pape Paul VI en 1964, lors d’un voyage en terre sainte, s’est arrêté à Nazareth, dans la maison où auraient vécu Jésus, Marie et Joseph. Il a affirmé qu’il ne voulait pas repartir de là sans avoir tiré des leçons de la vie de la sainte famille à Nazareth. Voici une de ces leçons :

« Mais Nous ne faisons que passer. Nous ne partirons pas cependant sans avoir recueilli à la hâte, et comme à la dérobée, quelques brèves leçons de Nazareth. 

Une leçon de silence d’abord. Que renaisse en nous l’estime du silence, cette admirable et indispensable condition de l’esprit; en nous qui sommes assaillis par tant de clameurs, de tracas et de cris dans notre vie moderne bruyante et hypersensibilisée. Ô silence de Nazareth, enseigne-nous le recueillement, l’intériorité, la disposition à écouter les bonnes inspirations et les paroles des vrais maîtres ; enseigne-nous le besoin et la valeur des préparations, de l’étude, de la méditation, de la vie personnelle et intérieure, de la prière que Dieu seul voit dans le secret. » (Paul VI à Nazareth, le 5 janvier 1964)

Questions pour un partage :

Combien de minutes par jour je me trouve en silence ?

Est-ce qu’il m’est déjà arrivé d’initier au silence un de mes enfants ou de mes petits-enfants ?

Est-ce qu’il m’arrive d’aller vivre des temps de solitude et de silence dans un monastère ou en quelque autre endroit propice au silence ?

 

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A propos Guy Simard 29 Articles
Guy Simard est un Oblat de la Vierge Marie. Il est curé de la paroisse Saint-Enfant-Jésus-de-la-Pointe-aux-Trembles et il a écrit plus de 850 textes sur son propre blogue, Dieu ma joie.

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