La grande fête de la Croix glorieuse

Résumé : La grande fête de la Croix glorieuse exprime bien la mort et la résurrection du Christ. Au début du christianisme, la croix était un signe de mise à mort honteuse.

Aujourd’hui c’est la grande fête de la Croix glorieuse. Cette fête est comme une petite Pâques au début de l’automne. Une semaine sainte condensée en une seule journée. La Croix glorieuse est une autre manière de dire la mort et la résurrection du Christ. Mais que signifie le signe de la croix que nous faisons si souvent? Je pense qu’il est très important de réfléchir à cela en ce jour de la fête de la Croix glorieuse.

La grande fête de la Croix glorieuse : Signe de contradiction

Eh bien le signe de la croix est d’abord et avant tout un signe de contradiction. Pourquoi? Parce que dans l’Antiquité romaine la croix était un instrument de torture et de mise à mort. C’était la pire manière de mettre à mort un criminel. C’était la manière la plus souffrante et la plus humiliante. Être suspendu à la croix était une double exclusion. Pourquoi? Parce qu’on était comme suspendu entre le ciel et la terre et cela symboliquement voulait dire qu’on excluait le criminel et du monde vivant sur terre et du monde des morts au ciel. Il n’était ni sur terre ni au ciel. Être condamné à la crucifixion était donc vraiment considéré être le dernier des hommes, la personne dont on ne veut plus rien savoir. C’était absolument horrible et honteux.

La grande fête de la Croix glorieuse : la croix n’était pas représentée par les chrétiens avant le 3^ième siècle

Tellement que les premiers chrétiens ont longtemps hésité à représenter la croix. Ils ne l’utilisaient pas du tout comme signe pour se reconnaître et se rassembler. Après tout, la croix quand on y pense, c’était la chaise électrique de l’époque. Est-ce que vous mettriez un petit pendentif d’une chaise électrique autour de votre cou? Je n’en suis pas certain. Il a fallu attendre le troisième siècle pour avoir la première représentation de la croix. La plus ancienne connue, les archéologues l’ont retrouvée à Rome sur un mur de pierres. Il y a un dessin avec une croix qu’on date autour du troisième siècle et c’était sur un mur extérieur d’un bordel imaginez-vous donc. Pourquoi? En fait, ce qu’on trouve sur ce dessin : on voit un homme avec une tête d’âne et cet homme est crucifié. À ses pieds, il y a un autre homme et celui-là est dans une attitude de dévotion mais on ne sait pas trop s’il est en train de le prier ou de le saluer. Il l’honore en tout cas et il y a une inscription en dessous qui dit : « Alexamenos adore son Dieu ». On pense que c’était en fait un graffiti fait pour se moquer des chrétiens parce qu’à l’époque on représentait le dieu des juifs avec une tête d’âne pour s’en moquer justement. Donc, on pense que ce sont des Romains qui voulaient se moquer des chrétiens en disant qu’ils adorent un dieu crucifié.

Quand on y pense, qui adorerait un dieu faible, mourant, un dieu qui représente l’échec et la souffrance? Il faut être fou, scandale pour les Juifs et folie pour les païens disait saint Paul. Et pourtant cette caricature est vraie. Voilà notre foi! Suivre Jésus est une folie, c’est la folie de l’Amour! C’est vraiment croire qu’au-delà de l’échec, au-delà de l’injustice, de la souffrance et de la mort, il y a la victoire et la vie. Alors nous aujourd’hui, soyons fiers de cette croix glorieuse!