La joie de croire que Dieu nous précède toujours : Trop souvent, nous l’oublions pour notre malheur
Pour une part, notre morosité tient à notre manque de mémoire. Nous oublions que, bien avant notre premier effort, Dieu nous a déjà tout donné. Nous pensons trop qu’il nous faut tout bâtir nous-mêmes depuis les fondations, et nous voilà paralysés, démoralisés, incapables de nous réjouir. À croire ou imaginer que tout repose sur nos seules épaules, nous sommes écrasés par un fébrile sentiment de responsabilité. Comment, dans ces conditions, être joyeux? Si nos efforts aboutissent, monte en nous un sentiment d’ivresse, d’euphorie qui n’a rien à voir avec la véritable joie ou la reconnaissance. Et si nous échouons, le découragement nous guette : bien souvent nous sommes tristes et abattus.
La joie de croire que Dieu nous précède toujours : Marie en était fort consciente
Marie ne nous ressemble pas : elle n’est ni euphorique ni découragée, car elle s’adonne entièrement à la joie, à la reconnaissance. Elle sait bien, en effet, que rien en elle n’est le résultat de son propre effort humain; non, elle a tout reçu par pure grâce de la main de Dieu. Avant même que Marie ne prenne forme humaine dans le sein de sa mère, Dieu était déjà là et la comblait de sa grâce. Au moment même où Il la créait, Il la préservait, par avance, de tout péché. Jamais elle ne dira « non » à son appel. Et cette disponibilité est inscrite au plus profond d’elle-même, à la pointe de son âme immaculée. Dès sa conception, elle est sans péché. Dieu l’a précédée : de cela découle tout sa joie.
La joie de croire que Dieu nous précède toujours : Malgré notre « non » originel
Nous sommes bien différents. Le « non » se trouve inscrit en nous, dès l’origine. La tristesse du refus – même s’il se trouve en nous par héritage – précède toute joie. Pas de beaucoup cependant. En effet, Dieu nous comble, nous aussi, de sa grâce avant même que nous ne puissions ouvrir les yeux et parler : par le baptême, nous avons tout reçu. Nous aussi, Dieu nous précède toujours. En prendre conscience, c’est trouver le premier des chemins qui conduisent à la joie. Nous aussi, nous avons commencé par tout recevoir : vie, et santé, parents, amis et connaissances, un mari ou une épouse, des enfants et, par-dessus tout, l’Esprit Saint du Père et du Fils. L’oublier nous enlève la joie. Comment, en effet, ne pas être tendus sinon amers, si nous n’avons plus devant les yeux que l’effort à fournir, et un effort qui n’est pas à notre portée?
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.