Qui est l’évangéliste Marc? Dans quel contexte historique a-t-il écrit? Voici une belle vidéo qui nous décrit bien qui est l’évangéliste Marc pour comprendre son évangile. Il est important de connaître quel a été son point de vue personnel sur Jésus Christ pour entrer dans sa théologie. En voici la transcription: “Plusieurs disent que je je suis le premier à avoir écrit l’évangile. Pourtant, le mot “évangile” signifie “bonne nouvelle” et cela fait déjà plus d’une quarantaine d’années que les premiers disciples de Jésus nous ont annoncé la bonne nouvelle de sa résurrection. Donc, personnellement, je n’oserais pas appeler mon manuscrit un évangile. Je suis un chrétien de la communauté de Rome, celle que l’empereur Néron a persécuté. Pierre et Paul sont morts comme plusieurs autres frères et soeurs qui me manquent beaucoup. Malgré tout, grâce à notre vie fraternelle, nos solidarités et la foi au Christ Jésus, notre espérance tient le coup. Quand tout va vraiment mal, c’est curieux à quel point l’espérance peut prendre plusieurs formes. Chez nous, plusieurs espèrent que Christ vienne très bientôt avec grande force et puissance pour nous protéger enfin. Comme plusieurs familles sont grandement éprouvées, je peux comprendre que cette idée circule parmi nous, mais personnellement je ne la partage pas. J’y ai beaucoup réfléchi en relisant ces parchemins qui relatent les événements de la vie de Jésus et en cherchant comment je pourrais les ré-écrire et les rassembler en un seul document. Cette question d’espérance revient chez tous ceux qui viennent voir progresser mon travail, impatients de lire ma vie de Jésus. Et c’est un peu de leur faute si ce que j’ai écrit, ce n’est pas nécessairement une vie de Jésus mais plutôt la bonne nouvelle de Jésus, Christ et Fils de Dieu. En travaillant, j’ai compris que parfois, il ne suffit pas de raconter le passé, même si le passé de Jésus est beau et essentiel, il faut que ce passé-là puisse nous faire vivre ici, aujourd’hui et maintenant à Rome. Ces chrétiens qui risquent leur vie tous les jours à cause de leur croyance. Comment je pourrais écrire sur Jésus sans penser à eux, sans écrire pour eux? Tous se posent la même question: puisque celui en qui nous croyons, le Messie, le Fils de Dieu, puisqu’il porte en lui la puissance de Dieu, pourquoi nous, ses disciples, sommes-nous impuissants, livrés aux mains des persécuteurs. Quand viendra-t-i enfin nous délivrer? Imposer sa loi de l’Amour? Au fond, ils veulent que quelque chose d’extraordinaire arrive. Moi aussi je l’avoue. Mais mon épouse m’a aidé à comprendre que ceci: l’amour ne peut pas s’imposer par la force. Elle a raison. Jésus a pris le bon chemin dans le fond. Le seul chemin possible. Il a refusé de s’imposer par la puissance. Révéler l’amour d’un Dieu, c’était accepter le risque d’un refus. C’est pour cela que sa mort est aussi significative pour nous qui sommes rejetés comme lui. Je veux dire, jusqu’à la toute fin, il a refusé de s’imposer par la puissance. Et moi en écrivant sur lui, et bien j’ai voulu faire ressortir ce choix de Jésus comme pour trouver un sens à nos espérances et à nos difficultés aussi. Par exemple, dans le récit du baptême par Jean, j’ai voulu que la scène soit toute discrète, toute intérieure à Jésus. Il n’y a que lui qui voit tout ce qui se passe et c’est à lui uniquement que la voix du ciel s’adresse. J’ai écrit comme cela pour montrer aux gens que le merveilleux dont le ciel est capable et qui se manifeste en Jésus a jamais servi à impressionner les foules ou les amener à reconnaître Jésus comme étant le Messie. Oui, Jésus a été un grand guérisseur, c’est même comme cela que la puissance divine s’est révélé en lui. Jésus a été un homme avec ses limites d’homme, pas un surhomme tout-puissant. Vous savez, même Pierre a eu des difficultés avec cela. Dans mon livre, j’insiste beaucoup là-dessus, parce que trop de chrétiens se l’imaginent comme une espèce de surhomme pour qui tout était évident, et qui triomphait à tout coup. Ils se trompent. Le Dieu que le Christ Jésus nous a révélé n’est pas comme cela. Il s’engage avec nous, comme nous dans l’aventure humaine. Après le baptême, j’ai écrit que “les cieux se déchirent”. Chez les chrétiens de Jérusalem, on va plutôt dire que les cieux s’ouvrent. J’ai ainsi voulu faire allusion au voile du Temple qui se déchire au moment de la mort de Jésus. En faisant cela donc, dès le départ et début de sa mission, je rappelle sa mort, mort à travers laquelle il va clairement exprimer son refus de s’imposer par le merveilleux et l’extraordinaire. C’est dans ce choix vécu jusqu’au bout que Jésus nous révèle le visage de Dieu. Et nous à Rome, on fait le même choix: on croit au même Dieu et on prend le même chemin. J’écris comme cela afin que les gens y réfléchissent un peu, pour qu’ils puissent s’identifier à ce soldat romain au pied de la croix qui contemple Jésus crucifié persécuté impuissant et qui reconnaît en lui, justement, à ce moment-là, le Fils de Dieu.”
SOURCE: Office de catéchèse du Québec
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