Qu’est-ce qui nous fait ressembler à Dieu notre Père?

Homélie du 7° Dimanche Ordinaire C 2025 : Luc 6, 27-38

Source image: Clip: "Miséricordieux comme le Père" de Richard Vidal in: Webtélé ECDQ

Résumé : Qu’est-ce qui nous fait ressembler à Dieu notre Père? Jésus est la copie conforme de son Père. Sa miséricorde et sa générosité dans l’amour étaient deux qualités majeures qui les unissaient.

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Qu’est-ce qui nous fait ressembler à Dieu notre Père? « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »

Il arrive souvent que lorsqu’on regarde un enfant que l’on puisse reconnaître des points de ressemblance physique ou des traits de caractères des parents dans l’enfant tant au niveau corporel que moral. On dit alors de l’enfant : « c’est le portrait tout craché de son père ou de sa mère : il a le sourire de sa mère, les yeux de son père, l’intelligence de sa mère ou la force de caractère de son père. » Au point de vue spirituel, c’est la même chose : par le baptême nous devenons les enfants de Dieu à l’image de Jésus son Fils Éternel. Ainsi, nous devrions ressembler à notre Père du Ciel et à notre grand frère Jésus par notre comportement, nos paroles et nos pensées. Certes, Jésus est le Fils parfait du Père et il est le seul qui puisse affirmer en vérité : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 9). Jésus nous révèle en plénitude le Visage du Père. En lui nous pouvons reconnaître toutes les caractéristiques de notre Père du Ciel. Or, aujourd’hui dans l’évangile, Jésus nous présente la qualité la plus spécifique et la plus importante de Dieu notre Père et que Jésus a vécu parfaitement : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement?

Jésus nous dit que l’amour de miséricorde doit aller jusqu’à l’amour de nos ennemis. C’est ce que fait Dieu qui, dans sa miséricorde infinie, aime tous les humains spécialement ceux qui ne l’aiment pas et qui s’opposent à lui par le péché. Certains pourront dire qu’il est facile pour Dieu de pardonner ses ennemis mais que pour nous humains, cela n’est pas possible. Certes, le pardon des offenses est quelque chose d’impossible sans la grâce divine. Mais si nous accueillons l’Esprit Saint, l’Esprit d’Amour de Dieu en notre cœur alors tout devient possible. Par exemple, je me souviens de l’histoire de M. et Mme Dupont de Longueuil dont la fille cadette Chantale avait été violée et puis jetée en bas du pont Jacques-Cartier. Ces parents témoignaient volontiers que s’ils avaient été capables de rester dans la paix du cœur et même de pardonner aux agresseurs et assassins de leur fille bien-aimée, c’était grâce à l’Esprit Saint qui les consolait de la perte immense qu’ils avaient subie. En particulier, l’Esprit de miséricorde du Seigneur leur avait inspiré 10 ans après le drame d’aller visiter en prison l’un des assassins de leur fille pour lui signifier leur pardon. À la suite de cette visite, Mme Dupont disait : « Le fait de pardonner a libéré nos cœurs ainsi que celui du meurtrier de notre fille et c’est une joie pour nous de voir naître en lui un homme nouveau. Je comprends maintenant cette phrase de l’Évangile : « il y aura de la joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » (Luc 15, 7)

Qu’est-ce qui nous fait ressembler à Dieu notre Père? Un amour généreux

En outre, Jésus nous invite à lui ressembler par un amour généreux qui donne avec abondance et sans calcul mesquin. Malheureusement souvent nous manquons de générosité et nous sommes calculateurs à bien des égards : au travail par exemple, nous cherchons à obtenir les plus hauts salaires possibles tout en voulant travailler le moins longtemps possible. Même les enfants sont touchés par cette mentalité de l’avoir toujours plus et de donner le moins possible. Mais Jésus nous dit dans l’Évangile : « La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. » Cela me rappelle une légende de Tagore qui est savoureuse : Il y avait un miséreux qui mendiait sur le coin d’une rue. Un jour, le carrosse du roi s’arrêta et le roi descendit du carrosse. Mais au lieu de lui tendre la main pour lui donner une aumône, le roi lui tendit la main afin de recevoir quelque chose du mendiant. Celui-ci en fût grandement surpris. Il chercha dans sa besace et y trouva un pain. Il coupa alors une fine tranche de pain qu’il donna au roi qui le remercia. Le soir venu, le mendiant trouva dans sa besace une fine tranche d’or. Alors il réfléchit en lui-même : comme je regrette de ne pas avoir donné tout mon pain au roi.

La messe est ce moment où Jésus, le Roi de la Miséricorde divine, s’approche de nous dans la communion eucharistique pour nous tendre la main. Il transformera en grâces de miséricorde ce que nous donnerons. Donnons-lui donc notre cœur blessé et il le changera en un cœur de miséricorde à l’image de Celui de notre Père du Ciel afin que nous puissions pardonner en vérité à ceux qui nous ont offensés.

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A propos Gérald Lajeunesse 354 Articles
Le père Gérald Lajeunesse est prêtre et membre de la Congrégation des Oblats de la Vierge Marie (omv). Il est curé de la paroisse St Enfant-Jésus de la Pointe-aux-Tremble, à Montréal.

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