Résumé : Quel regard portons-nous sur le Crucifié et sur nos frères ? Est-ce un regard d’indifférence, de curiosité, de jugement ou de compassion ?
Quel regard portons-nous sur le Crucifié et sur nos frères ? Le Christ-Roi de l’univers crucifié entre deux larrons. Voilà une présentation étonnante !
Dans cette solennité du Christ Roi, il est surprenant de constater que l’Église a choisi l’Évangile dans lequel Jésus est crucifié au milieu de deux voleurs. Dans ce passage, on ne peut pas dire que Jésus est présenté d’une manière favorable. Au contraire, il se présente dans un état de faiblesse, d’impuissance et de souffrance extraordinaire. La raison de cette présentation de Jésus est de nous dire qu’Il n’est pas un roi terrestre comme les autres rois. Son Royaume est le Royaume de Dieu, un Royaume d’Amour.
Quel regard portons-nous sur le Crucifié et sur nos frères ? Il y a plusieurs façons de regarder le Christ crucifié
Maintenant, pour découvrir que le Christ est un Roi d’Amour, tout dépend de notre regard ou plus précisément de notre façon de regarder Jésus crucifié. Dans l’Évangile, il y a plusieurs personnes qui regardent Jésus crucifié :
Quel regard portons-nous sur le Crucifié et sur nos frères ? Le regard de ceux qui n’ont pas le temps de regarder
1-Il y a d’abord tous ceux qui ne le regardent pas et ne le voient pas du tout car ils n’ont pas le temps de le regarder. Ils sont trop occupés avec leurs affaires (ils doivent faire leurs courses ou ils doivent aller à un rendez-vous important ou faire autre chose de plus important). Encore aujourd’hui malheureusement, il y a beaucoup de gens absorbés par les 1001 soucis de la vie et qui, à cause de cela, ne peuvent pas aller rendre visite à leurs frères et sœurs qui sont près d’eux et qui sont en état de souffrance. Nous pouvons alors nous demander : quel est le degré d’attention que nous accordons à notre prochain, en particulier envers ceux qui souffrent le plus ? Est-ce qu’on se soucie vraiment de celui qui est à côté de nous ? Qu’est-ce qui est le plus important pour nous ? Les affaires, l’argent ou les personnes ?
Quel regard portons-nous sur le Crucifié et sur nos frères ? Le regard de la foule et des curieux
2- « Le peuple restait là à observer ». Ces gens sont les curieux qui regardent Jésus crucifié seulement par curiosité. Un peu comme ces automobilistes qui ralentissent lorsqu’il y a un accident sur l’autre tronçon de l’autoroute afin de voir l’accident, mais une fois qu’ils l’ont vu, ils continuent leur chemin et oublient immédiatement ce qu’ils ont vu. Dans l’Évangile, ces curieux considèrent l’homme crucifié comme un pauvre diable qui n’a pas eu de chance. Et chacun d’eux rentre chez eux en espérant ne jamais avoir le même sort que lui et en essayant d’oublier cette scène d’horreur. Alors, nous pouvons nous demander : quel type de regard avons-nous sur les autres ? Notre regard traduit-il un véritable souci des autres ? Ou bien avons-nous un regard de simple curieux ?
Quel regard portons-nous sur le Crucifié et sur nos frères ? Le regard de ceux qui se font juges des autres
3- « Les chefs, les soldats et le malfaiteur » portent aussi un regard sur le crucifié : tous ces gens ont une attitude de défi envers le Christ crucifié. Ils se font les juges de Jésus crucifié : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Ainsi, ils établissent leurs propres conditions pour croire en Jésus. Ils ne veulent pas prendre le risque de se faire proches de Jésus crucifié et de le regarder avec les yeux du cœur. Pour ces gens, Jésus crucifié est un fou, un « illuminé » qui se croit Dieu. Le Pape Jean-Paul II a dit que « le regard exprime ce qui est dans notre cœur ». Par conséquent, si nous avons dans notre cœur le jugement des autres, nous ne serons pas en mesure de les regarder avec bonté et miséricorde.
Quel regard portons-nous sur le Crucifié et sur nos frères ? Le regard de ceux qui veulent se sauver eux-mêmes
« Sauve-toi toi-même », répètent-ils à trois reprises. Cette interpellation reflète bien leur mentalité qui refuse systématiquement d’être sauvé par Dieu. Ils veulent se sauver, par leur propre force, avec leur propre sagesse. Même aujourd’hui, combien de personnes s’inventent leur propre Dieu, leur propre « vérité », leur propre « religion » parce qu’ils ne veulent pas accepter la Révélation de Dieu faite par le Christ dans l’Évangile. Jésus crucifié, Lui, ne se sauve pas lui-même. Il est bien conscient qu’il est entre les mains de son Père céleste. Jésus crucifié attend tout de son Père. Il est sauvé par son Père dont il reçoit tout et attend tout.
Quel regard portons-nous sur le Crucifié et sur nos frères ? Le regard du bon larron
4- Enfin, il y a le bon larron qui regarde Jésus crucifié, et il est la seule personne à s’entendre dire : « Aujourd’hui, tu seras avec moi au Paradis. » Il est le seul saint canonisé de la bouche même de Jésus. Alors, qu’est-ce que le bon larron a fait pour mériter le salut et aller au Ciel ? Avant de poser son regard sur Jésus, le bon larron avait eu sur lui-même un regard de vérité. Comme Jésus l’a dit dans l’Évangile : « La vérité vous rendra libres. » Il reconnaît ainsi humblement ses péchés en toute vérité et ne cherche pas à s’excuser. Il a été ainsi libéré du poids intérieur de ses péchés. Puis il a regardé Jésus crucifié avec le regard intérieur de la foi, avec les yeux du cœur qui peuvent voir l’invisible. Il s’est totalement abandonné à Jésus et à sa Miséricorde. Il reconnaît alors en Jésus crucifié, son Sauveur et son Roi: « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton » C’est grâce à cette parole de foi qu’il a pu recevoir le salut du Christ.
Quel regard portons-nous sur le Crucifié et sur nos frères ?
Probablement, nous avons tous un crucifix dans notre maison. Je vous suggère donc de prendre un moment cette semaine pour réfléchir et de vous demander :
- Durant la journée, est-ce que je prends du temps pour regarder vers Jésus crucifié ?
- De quelle manière est-ce que je regarde Jésus sur la croix ?
- Est-ce que je le regarde comme les passants dans l’évangile (c’est-à-dire est-ce que je le regarde sans vraiment le regarder ?) Ou bien, est-ce que je le regarde comme les gens qui sont mûs uniquement par une vaine curiosité (c’est-à-dire avec un regard sans compassion) ? Ou comme les chefs et les soldats dans l’évangile qui se moquaient du Crucifié ? Ou comme le bon larron ?
- Est-ce que je prends conscience que Jésus crucifié a souffert sur la croix pour moi ?
Frères et sœurs, nous devons être conscients que Jésus crucifié et ressuscité s’offre maintenant à nous dans l’Eucharistie. C’est à nous maintenant de le regarder avec un regard d’humilité, de foi et d’amour afin que nous puissions entendre Jésus nous dire : « Aujourd’hui, tu seras avec moi au Paradis. »
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