Comme tous les Québécois de plus de 50 ans le savent bien, la foi catholique au Québec a subi un effondrement spectaculaire dans un temps record. A titre d’exemple, dans les années 50, les églises et les séminaires étaient remplis. Tandis que depuis maintenant 25 ans, les églises ferment les unes après les autres et les séminaires sont déserts car il n’y a plus de vocations sacerdotales et religieuses. Autre exemple : dans les années 50, le Québec se démarquait particulièrement par sa vigueur missionnaire. Ainsi, il y avait de très nombreuses vocations missionnaires originaires du Québec qui étaient envoyées dans de nombreux pays du tiers-monde pour évangéliser. Mais aujourd’hui, c’est plutôt l’inverse qui se produit puisque de très nombreux prêtres étrangers (surtout de l’Afrique) viennent maintenant évangéliser le petit troupeau qui se rassemble encore dans les églises du Québec. Alors, il est tout à fait naturel de se poser la question : quelle est la cause d’un tel effondrement de la foi catholique en si peu de temps ?
Un polémiste québécois bien connu : Richard Martineau du Journal de Montréal a écrit un article qui m’a aidé à discerner une des raisons majeures de l’effondrement de la foi catholique au Québec. Le titre de l’article est : « Catholique non croyant ». Pour M. Martineau, la foi catholique au Québec se résume à n’être qu’un élément culturel et sociologique de l’histoire des Québécois. Lui-même se définit comme un catholique “agnostique” qui ne croit pas à la divinité de Jésus Christ, ni à ses miracles, ni non plus à sa résurrection. Ainsi, la foi catholique culturelle des Québécois consiste selon lui à adhérer à certaines valeurs évangéliques telles que l’amour fraternel, la justice et le pardon. Selon cette « foi catholique culturelle », il n’y a pas besoin d’aller à l’église le dimanche ou aux fêtes religieuses pour y recevoir le Corps du Christ dans l’Eucharistie, pas besoin de lire et de méditer l’évangile ou même de prier chez soi, pas besoin non plus de se rassembler en communauté car la foi catholique culturelle est profondément individualiste. Chacun peut se concocter sa propre “religion catholique à la carte” selon ses besoins et sa philosophie personnels.
Si la foi catholique des Québécois s’est effondrée comme un château de cartes, c’est parce que les Québécois ont remplacé la foi catholique « traditionnelle» par une foi catholique « culturelle ». En ce faisant, la foi catholique est devenue une coquille vide de toute substance. C’est un peu comme si l’on disait que les Québécois avaient reçu de leurs ancêtres une belle voiture luxueuse Lamborghini, mais en réalité cette foi catholique culturelle qu’on leur a léguée n’est en fait que l’imitation d’une fausse voiture Lamborghini faite en carton, sans le moteur sous le capot pour atteindre des vitesse vertigineuses et faire pleinement l’expérience de ce pourquoi la voiture a été conçue.
Au fond, les Québécois ont vécu pendant des décennies une terrible crise de foi. Et personne n’a su découvrir ou diagnostiquer la cause profonde et apporter le remède adapté afin de soigner et de guérir cette grave crise de foi. Pourtant, Jésus dans l’évangile nous avait bien prévenus :
« Jésus disait à ses disciples : « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” Que l’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet.» (Matthieu 7, 21.24-27)
Ainsi, la foi catholique « culturelle » des Québécois a substitué le « Roc » qu’est Jésus Christ sur lequel reposait la foi catholique « traditionnelle» par le « Roc » du « moi égocentrique et égoïste ». Cela a été la tentation de l’Eglise à toutes les époques et ce, dès ses débuts. En fait, même dans l’Eglise primitive des premiers siècles, les chrétiens ont été tentés de se faire une Eglise à leur image et non à l’image du Christ. On a été tenté de délaisser les assemblées de l’Eglise le dimanche et d’adopter des maîtres à penser qui étaient étrangers à l’enseignement des apôtres.
Voilà donc pourquoi le livre des Actes des Apôtres nous recommande un remède pour contrer efficacement toute crise de la foi qui pourrait subvenir dans la vie des croyants:
« Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » (Actes 2, 42).
Ainsi, si les Québécois veulent vaincre la crise de foi dans laquelle ils sont empêtrés depuis des décennies, ils se doivent d’appliquer le remède que recommande Saint Luc dans le livre des Actes des Apôtres. Comment alors concrètement appliquer ce remède ?
- « Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres» : les Québécois se doivent de revenir à “l’écoute méditative des évangiles” qui nous présentent le « vrai Jésus » qui sauve. Sinon, ils risquent de continuer de s’illusionner en s’inventant un « autre Jésus » qui ne sauve pas.
- « Ils étaient assidus à la communion fraternelle» : pour être vraiment catholique, il ne suffit pas de savoir ou de croire des choses sur Jésus, il faut aussi les mettre en pratique dans le quotidien de la vie d’une communauté chrétienne où chacun peut s’exercer dans ses relations personnelles avec ses frères et ses sœurs dans la foi à aimer pas seulement en paroles mais en action et en vérité.
- « Ils étaient assidus à la fraction du pain » : la rencontre personnelle cœur à cœur avec Jésus réellement présent dans l’Eucharistie permet aux catholiques de recevoir la force d’en-haut pour être en mesure de renoncer à soi-même et de pouvoir aimer Dieu et nos frères comme Jésus le faisait.
- « Ils étaient assidus aux prières» : sans la prière qui est l’oxygène de l’âme, il est impossible de vivre en enfant de Dieu afin de discerner la Volonté de Dieu dans notre vie quotidienne et ainsi devenir des hommes et des femmes spirituels, guidés par l’Esprit de Dieu.
Si les catholiques Québécois arrivent à appliquer ce remède efficace proposé par l’évangéliste Saint Luc, ils pourront enfin sortir de leur crise de foi et devenir de véritables disciples-missionnaires du Christ tel que Jésus nous l’a demandé.
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