Résumé : La Passion du Christ : mise à l’épreuve de la fidélité face à lui-même, face au Père et à sa Mission. Il en est de même pour tous ses disciples.
La Passion du Christ : mise à l’épreuve de la fidélité. Mais comment être fidèle ?
Nous débutons aujourd’hui la semaine la plus importante de l’année liturgique : la semaine sainte qui est la semaine de la mise à l’épreuve de la fidélité de l’Amour de Jésus. Un philosophe français (Gustave Thibon) avait dit : « Pour être fidèle, il faut être soi-même. Pour être soi-même, il faut être au moins deux. Et pour être pleinement soi-même, il faut que l’autre soit Dieu. »
La Passion du Christ : mise à l’épreuve de la fidélité du Christ face à lui-même
Donc, durant la semaine sainte, Jésus sera particulièrement éprouvé dans sa fidélité à différents niveaux. Tout d’abord, la fidélité de Jésus sera éprouvée face à lui-même i.e. face à son identité personnelle de Fils de Dieu, Fils du Père Eternel. Cette épreuve se manifestera de deux façons :
- On va essayer de faire de Jésus un Roi temporel. Mais on le sait, si Jésus avait cédé à cette tentation, il aurait alors diminué ou réduit le fond de sa personnalité à n’être qu’un agitateur politique. Un homme qui cherche à dominer les autres et à se faire une place dans le monde du pouvoir.
- On va aussi essayer sur lui une autre tactique en cherchant à le réduire à un simple magicien, un faiseur de prodiges et de miracles pour contenter la curiosité des gens (spécialement Hérode). Mais Jésus était beaucoup plus que cela. Ses miracles étaient des signes de sa transcendance divine et de l’avènement du Royaume de Dieu sur la terre.
La Passion du Christ : mise à l’épreuve de la fidélité envers son Père et sa mission
D’autre part, Jésus sera éprouvé dans sa fidélité envers son Père et de sa mission : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. » Selon la Volonté du Père, le salut de l’humanité doit passer par l’offrande libre et absolue de l’Amour qui offre sa Vie pour que les hommes aient la Vie Éternelle. Or, voici que Jésus est tenté durant son agonie de renoncer à la passion. Son humanité limitée désirerait sauver le monde sans passer par la croix. Mais son attachement indéfectible à l’amour de son Père va faire en sorte qu’il puisse renoncer à sa manière humaine de sauver le monde pour adopter celle de son Père.
La Passion du Christ : mise à l’épreuve de la fidélité des disciples
Pour nous aussi, comme Jésus et les apôtres, la Passion est une mise à l’épreuve de notre fidélité. Quand tout va bien (santé, travail, famille), il est facile de louer et remercier Dieu et de dire comme Pierre : « je suis prêt à aller en prison et à la mort ». Mais quand arrive la passion, voilà que nous pouvons réagir par la peur comme Pierre et on peut ainsi être prêts à renier nos origines chrétiennes et oublier que nous sommes enfants de Dieu. En fait, si nous sommes infidèles, c’est souvent parce que nous ne sommes pas suffisamment conscients de qui nous sommes en réalité. Pierre a laissé Jésus poser son regard sur lui. Ce regard pénétrant d’Amour lui a révélé combien il était important pour Dieu. Il lui a révélé sa dignité d’enfant de Dieu et d’ami intime du Christ. Ainsi, durant cette semaine sainte, le Seigneur nous invite à nous laisser toucher nous aussi par son regard d’Amour afin que nous puissions découvrir ou mieux prendre conscience de notre vrai Trésor intérieur. De cette façon, nous pourrons être en mesure de demeurer fidèles à Dieu, même dans les moments ou les situations pénibles ou difficiles.
La Passion du Christ : mise à l’épreuve de la fidélité dans notre témoignage de chrétien(ne)
Comme Jésus, notre fidélité peut être mise à l’épreuve quant à notre mission de témoin de la foi, de l’espérance et de la charité. De même que Jésus avait été tenté d’éviter la passion, de même aussi on peut croire que notre mission de témoin de l’Amour de Dieu peut se réaliser comme par enchantement sans que cela nous coûte des peines et des renoncements. Par exemple, les parents qui éduquent leurs enfants savent très bien que l’amour parental n’est pas facile. Il est souvent pénible de devoir dire ‘non’, de répéter constamment les mêmes choses à nos ados, de leur démontrer à la fois de la bonté, de la tendresse, de l’attention et de la fermeté. Devant ces difficultés, nombre de parents ont démissionné de leur mission d’éducateur et font reposer cette charge sur l’école ou sur la société. Face à cette tentation, prions le Seigneur afin que nous ayons le courage de dire comme Jésus notre Maître : « cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse mais la tienne ». Alors les difficultés de notre vie ne seront plus des occasions de chute mais des occasions de grandir dans la fidélité à l’Amour de Dieu et du prochain.
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