Suis-je en recherche du Seigneur Jésus?

Source image: Clip "Aimez-vous les uns les autres" (Youtube)

Résumé: Suis-je en recherche du Seigneur Jésus? Le vide spirituel peut être le déclic dont nous avons besoin pour nous mettre en recherche du Seigneur Jésus. Zachée dans l’évangile et le soldat de l’armée britannique sont de bons exemples de personnes qui se sont mises en recherche du Seigneur Jésus.

Un bel exemple de personne qui s’est mise en recherche du Seigneur Jésus

Un soldat de l’armée britannique s’ennuyait ferme : pourtant, tout ce qu’il peut y avoir d’excitant, cet homme l’avait fait : Parachutiste, il s’ennuie au bataillon au bout de cinq ans et demi. Affecté, après un des entraînements les plus intenses de sa carrière au ‘Sabre Squadron’ du 22ème Special Air Service (SAS), il s’y ennuie. Envoyé en Irak, il en revient et s’ennuie de la routine de l’Escadron. Il fait toutes les expériences possibles, même celle du péché… et s’y ennuie. Il part chez un ami aux U.S.A. pour se changer les idées et s’y ennuie.

Pour tromper cet ennui, il écoute, alors que son ami est au travail, un télé-évangéliste. Le prédicateur parlait de ces gens qui, après avoir tout essayé, restent insatisfaits : ça tombait bien ! (cf. Voix, n°985, p.19-21).

Ce vide spirituel est aussi celui de Zachée. Aussi, la diversion qu’apporte le passage de Jésus est bienvenue, il veut voir qui est cet homme si extraordinaire : « Il cherchait à voir Jésus » (Lc.19, 3).

Cette curiosité plaît à Jésus. Zachée a déjà un fondement naturel à une foi active, l’intelligence qui interroge : « Qui est-ce ?» (Lc.19, 3). S’interroger est, en effet, indispensable à la foi, puisque que « croire est un acte de l’intelligence… » (S. Thomas, Somme II.II Q.2 a.9). Selon le bel adage de S. Augustin, Zachée cherche : « Je crois pour comprendre et je comprends pour mieux croire ». La foi, dans ses premiers moments, est une recherche.

Zachée est non seulement curieux mais il a soif de savoir qui est Jésus, il désire le connaître : pour satisfaire ce désir, il « court », « monte sur un sycomore » (Lc.19, 4), et se hâtera d’en redescendre pour recevoir Celui qui l’appelle (Lc.19, 6). Zachée possède le deuxième élément permettant la foi : l’élan du désir.

La curiosité de son intelligence, la force de son désir rendent Zachée peu conformiste : monter à un arbre pour un riche et un homme d’âge mûr, ce n’est pas très convenable ! Dans le fond, il est humble. Ne marche-t-il pas sur ce qui lui reste de dignité pour répondre à la soif qui le tenaille, la soif d’un vrai bonheur ?

Ce récit met aussi en lumière la manière dont Jésus « gagne » les âmes.

Jésus s’occupe en priorité des âmes qui cherchent et qui désirent. Ce sont les « pauvres d’esprit » que Jésus aime d’un amour tout particulier, quand bien même ces âmes sont pécheresses. C’est chez ce genre d’homme que Jésus peut « loger »(Lc.19, 5).

Jésus, comme le dit le livre de la Sagesse, « ferme les yeux » (Sg.11, 23) sur ce qui est répréhensible dans la vie de Zachée. Il ne fait même pas allusion à son péché. Zachée a cherché. Il a peut-être mal cherché, comme notre soldat britannique qui pensait trouver dans des émotions fortes, la vérité de la vie. Il le « reprend » par l’amour.

Jésus attire Zachée par son contact direct et amical. C’est une « méthode » que prônait ma mère dans l’éducation. Elle aimait à répéter : « En croyant à des fleurs, souvent on les fait naître. » Ce qui signifiait : « Il faut louer l’enfant alors même qu’il n’a pas fait ses preuves, et cet encouragement l’amènera à croire en lui et à bien faire. » C’est exactement ce que le Seigneur fait avec Zachée : En descendant chez lui, il lui donne confiance. Zachée peut Le recevoir, il n’est pas au ban de la société.

Zachée n’en revient pas d’une telle marque d’honneur : lui, le pécheur, peut recevoir le Seigneur ! Et aussitôt, il veut faire la preuve au Seigneur que la confiance de Jésus n’a pas été mal placée en se défaisant avec force du vice qui le minait : l’amour de l’argent, la cupidité. « Voici : la moitié de mes biens, Seigneur, je la donne aux pauvres ! Et si j’ai extorqué quelque chose à quelqu’un, je rends quatre fois autant » (Lc.19, 8). Il passe avec une rapidité surprenante de la foi du cœur à une foi qui produit des actes éclatants de conversion.

C’est ainsi que Geneviève Anthonioz de Gaulle éduquait ses enfants. Son fils Michel témoigne du dépassement que cela provoquait chez ses enfants : « Elle nous faisait exister par une dimension spirituelle très forte, nous rendant plus forts que nous ne l’étions en réalité. Elle nous idéalisait et nous l’idéalisions. Nous entretenions avec elle une relation héroïque » (Pèlerin, n°6360, p.58).

La foi de Jésus en Zachée lui fait retrouver du même coup la foi en lui-même et la foi en Dieu. Alors qu’il est sans doute devant sa maison, Zachée accueille Jésus, « en (Lui) faisant face », « résolument », et il dit au Seigneur : « Oui, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je lui rendrai le quadruple » (Lc.19, 8). Zachée est un nouvel homme, « converti », retourné.

Il nous est possible de coopérer à cette œuvre puissante du Christ dans les âmes :

  1. Par l’amour, un amour sans jugement, exactement à l’inverse de la foule qui enferme Zachée dans son péché en murmurant : « C’est chez un homme pécheur qu’Il est venu loger » (Lc.19, 7).
  2. Par la « tolérance ». Tolérer ne signifie pas faire preuve d’une indulgence coupable qui ferme les yeux sur les péchés d’autrui, mais avoir une telle compréhension du mal qui affecte autrui que la compassion l’emporte sur le jugement. Si Dieu supporte le mal, comment ne le supporterions-nous pas aussi ? Paul VI écrivait : « La manifestation (de) la doctrine salutaire du Christ…doit toujours être jointe à la tolérance et à la charité, comme le Christ Lui-même l’a montré dans ses conversations et ses rapports avec les hommes » (Jean-Paul II, Veritatis Splendor, n°95).
  3. Par la foi en la puissance de la vérité. Il faut réclamer au Verbe que sa lumière éclaire chacun : « Le Verbe (est) la Lumière qui éclaire chaque homme » (Jn.1, 9). S. Paul ne rappelle-t-il pas que « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tm. 2,4) ? Et Jean-Paul II n’assure-t-il pas qu’« au plus profond de tout être humain se fait toujours entendre la question qu’adressa un jour à Jésus le jeune homme de l’Evangile : ‘Maître, que dois-je faire de bon pour obtenir la vie éternelle ?’ » (Veritatis Splendor, n°117).
  4. Par la prière : « Frères, nous prions continuellement pour vous…» (2 Thess. 1, 11) entendions-nous dans la première lecture.
  5. Par une conscience « repentante ». Nous pouvons avoir « une conscience satisfaite d’elle-même », comme celle du pharisien de l’évangile (cf. Lc.18, 11-12) mais seule « une conscience repentante » comme celle du publicain (cf. Lc. 18,13), (cf. Veritatis Splendor n°104) permet d’approcher les « Zachée » avec justesse et charité, car nous sommes tous des Zachée.

Je prie :

« Seigneur, Tu es venu chercher et sauver ce qui était perdu : donne-moi de faire de même par un amour qui ne se laisse pas vaincre par une conscience trop satisfaite d’elle-même. Amen. »

Je crie :

« Oui, Seigneur viens loger chez moi ! »

Seigneur, viens habiter dans les replis les plus cachés de ma conscience…

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A propos Geoffroy de Lestrange 75 Articles
Le père de Lestrange, curé dans le monde rural, a fait ses études supérieures aux États-Unis. Il y a découvert le Renouveau charismatique catholique ainsi que les églises évangéliques. Bénédictin, puis profès simple chez les frères de Saint-Jean, il a découvert par ces contacts divers, l'importance de la prière pour une nouvelle Pentecôte dans l'Église, souhaitée par tant de papes.

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