Ce matin, la liturgie nous propose un bel enseignement du prophète Isaïe sur le travail d’un évangélisateur. Trop souvent, l’évangélisateur se met sur les épaules la pression de convertir, de faire croire en Dieu, une personne de son oïkos. Je crois que c’est une erreur. Dieu seul donne la grâce de la foi. Je crois plutôt que le travail d’un évangélisateur est de dénouer les obstacles psychiques des gens qu’il rencontre, par un témoignage authentique et des arguments philosophiques et théologiques. C’est ce que je comprends de la 1ère lecture de ce matin.
Consolez mon peuple
“Consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au coeur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double de toutes ses fautes.” (Isaïe 40, 1-2). C’est au coeur qu’il faut nous adresser, et non pas à la tête. Nous ne convaincrons personne par un enseignement théorique sur le sens de la liturgie ou sur l’histoire des personnages bibliques. Pour croire en Dieu, il faut d’abord avoir besoin de Lui. Il faut avoir besoin d’être sauvé, qu’une Puissance supérieure à nous-même fasse ce que nous ne pouvons faire, par nous-mêmes, pour notre propre bien. (1) Il faut écouter la personne, la connaître. Et alors nous pourrons livrer un témoignage authentique sur ce que Dieu a fait pour nous pour nous sauver. Il faut donc reconnaître nous-mêmes que nous avons besoin de Dieu, que sans Lui, nous ne parviendrions pas à vivre une vie qui a du sens. Que ses bienfaits pour nous dépassent largement le mal que nous ayons pu faire, aussi ignoble puisse-t-il être.
Préparez le chemin du Seigneur
“Une voix crie dans le désert: «Préparez le chemin de l’Eternel, faites une route bien droite pour notre Dieu dans les endroits arides! Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline abaissées. Ce qui est tortueux sera redressé et les endroits rocailleux aplanis. Alors la gloire de l’Eternel sera révélée, et au même instant tout homme la verra. Oui, c’est l’Eternel qui l’affirme.” (Isaïe 40, 3-5). Voilà le travail de l’évangélisateur: nous rendre dans le désert: un endroit où il n’y a pas La Vie. Faire une route bien droite pour que Lui puisse y marcher avec l’ami. Combler les trous, abaisser les obstacles. Aborder concrètement les positions actuelles de l’Église sur les sujets chauds: l’avortement, l’accueil des personnes homosexuelles, la justice sociale, les guerres de religion, etc. Voilà, selon moi, ce qui empêche un esprit bien intentionné de s’intéresser, ne serait-ce que par curiosité intellectuelle, au message de l’évangile. Tout ce que je souhaite, lorsque j’ai conscience d’évangéliser, c’est de donner envie à quelqu’un d’ouvrir le Nouveau Testament. C’est alors que la gloire de l’Éternel sera révélée et au même instant tout homme la verra; Dieu se charge du reste et il ne m’a pas déçu jusqu’à présent!
Que vais-je proclamer?
“Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda: “Voici votre Dieu!” Voici le Seigneur Dieu! Il vient avec puissance; son bras lui soumet tout. Voici le fruit de son travail avec lui, et devant lui, son ouvrage” (Isaïe 40, 9-10). Nous devons cesser d’avoir peur de dire les mots “Dieu”, “Jésus”, “Église”. Annonçons ce que Dieu a fait pour nous, sans crainte. Voilà la façon de proclamer que Dieu nous sauve, qu’il nous aime, et qu’il attend que nous lui ouvrions la porte! Puissions-nous nous tourner vers Lui à chaque jour pour lui chanter ses louanges!
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