La contemplation transformante (1ere partie)

Contempler pour devenir saints

SOURCE: Clip "Préparez le chemin du Seigneur" (Youtube)

Dans la Première Lettre de Saint Jean, au chapitre 3 verset 2, on lit ceci : “Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été pleinement manifesté.  Nous savons que lors de cette manifestation, nous serons semblables à Dieu, parce que nous le verrons tel qu’il est“.  Lors de cette manifestation, nous serons semblables à Dieu, parce que nous le verrons tel qu’il est.  Alors c’est un texte qui est très beau.  Ici on a l’impression, dans un premier temps que saint Jean parle de ce qui va se passer après notre mort.  Lors de cette manifestation, au-delà de la mort, nous allons voir Dieu et alors nous serons semblables à lui.  C’est d’ailleurs un texte qu’on utilise souvent à l’occasion des funérailles.

Mais nous pouvons aussi utiliser ce texte pour maintenant.  Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, c’est la grâce de notre baptême.  Dès maintenant, nous sommes appelés à devenir semblables à Dieu, à retrouver en nous l’image de Dieu, tels que nous avons été créés.  Dieu nous a créés à son image.  Et plus précisément, bien sûr, l’image de Dieu, c’est Jésus.  Donc nous sommes appelés, de par notre baptême, à la sainteté, et la sainteté, c’est de ressembler à Jésus.  Et saint Jean nous dit ici que, de quelle manière nous devenons semblables à Jésus, c’est en le voyant, c’est à travers la vision, à travers le regard.  On pourrait dire aussi à travers la contemplation.  Alors, j’aimerais partager avec vous aujourd’hui un petit enseignement sur cette réalité qu’on appelle la contemplation transformante.  C’est une réalité très belle, qui m’est inspirée par un texte que j’ai lu, lors de mes temps d’ermitage au cours de la dernière année, qui disait ceci : «Le chemin d’un moine n’est pas lié à un perfectionnement progressif de sa nature, mais à une contemplation transformante de la Trinité Sainte».  Je vous le relis, et j’enlève le mot “moine” et je le remplace par “un baptisé”.  Je suis certain que ça peut s’appliquer à chacun d’entre nous.  Donc: le chemin d’un baptisé, qui désire parvenir à la sainteté, n’est pas lié à un perfectionnement progressif de sa nature, mais à une contemplation transformante de la Trinité Sainte.

Alors c’est une parole extrêmement importante, notre sainteté, notre sanctification, ce n’est pas un perfectionnement de notre nature, ce n’est pas de devenir de plus en plus vertueux, de plus en plus bon.  C’est pas comme ça que ça se passe, et ça c’est très important, parce que si ça se passait comme ça, si la sainteté c’était un perfectionnement de notre nature, ce serait injuste, parce qu’il y a des personnes qui ont beaucoup plus de capacités naturelles que d’autres, beaucoup plus de talents, beaucoup plus de facilités, etc, etc.  Alors la sainteté, ce n’est pas un perfectionnement progressif de notre nature.  La sainteté, elle vient par une contemplation transformante de la Trinité Sainte.

La sainteté vient par l’irruption en nous, de quelque chose d’autre, d’une réalité qui est la Réalité Divine, qui nous dépasse infiniment, qui est infiniment plus grande que n’importe quelle capacité naturelle que nous pourrions avoir, et qui est accessible à tous, qui n’est pas liée à nos capacités naturelles.  Et même, l’Évangile ne cesse de nous redire: ceux qui ont le moins de capacités naturelles, peuvent plus facilement se laisser transformer. C’est toujours bouleversant d’entendre Jésus qui va dire aux pharisiens : “Les publicains, les prostitués vous précèdent dans le Royaume de Dieu”.  C’est bouleversant ça, les publicains et les prostitués vous précèdent dans le Royaume de Dieu.  « Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu». 

Alors entrer dans le Royaume de Dieu, ce n’est pas devenir grand, devenir parfait, développer toutes nos capacités, ça n’a rien à voir, c’est devenir comme des petits enfants.  Et justement, la contemplation c’est une réalité de petit enfant, la contemplation c’est une réalité de petit enfant.  Lorsque le petit enfant regarde son papa, il entre spontanément en contemplation, il s’émerveille: “Wow, mon papa c’est le plus fort, et un jour, je serai comme papa“.  Voila !  C’est comme ça, c’est ça qui habite son être intérieur.  Et lorsqu’il regarde sa maman, ma maman c’est la plus belle, et un jour je serai comme maman.  Ou bien, comme disent les psychologues, un jour je vais me débarrasser de mon papa, et puis je vais épouser ma maman, parce que c’est la plus belle, il n’y a pas de plus grand bonheur que d’être avec maman.

Alors, voyez, c’est l’expérience de la contemplation, une saisie intérieure globale d’une réalité qui ne peut pas être exprimée à travers des mots.  Ensuite bien sûr, l’enfant va grandir, et là il va se passer, non seulement sa manière de voir les choses va changer, mais il va y avoir un revirement radical marqué, au moment de l’adolescence, où les parents vont devenir presque ses ennemis.  J’ai fait souvent l’expérience de demander à des adolescents qu’est-ce qui les empêche d’être libres, et neuf fois sur dix, ils répondent : nos parents !  Et c’est très important ce revirement, parce que là, ils entrent dans ce qu’on va appeler le deuxième âge mystique, marqué par les grands idéaux, et par cette découverte fondamentale extrêmement importante que mon papa c’est Dieu.  C’est ça la réalité : Mon vrai papa, c’est Dieu; ma vraie maman, c’est la Vierge Marie, et ma vraie maman, c’est aussi, dans cette réalité la plus belle, l’Église.  Ça ce sont des réalités mystiques fondamentales, alors c’est très important dans cet âge, le deuxième âge mystique de l’adolescence, surtout la fin de l’adolescence, qu’on puisse découvrir cela.  Et c’est très important que les parents aient été, auprès de leurs petits enfants, des modèles qui déjà ont orienté vers un idéal.

Alors je reviens à ma contemplation transformante, donc qu’est-ce que c’est, plus précisément, une contemplation transformante, bien c’est une contemplation qui transforme. C’est pas compliqué: c’est une contemplation qui transforme.  Et qu’est-ce que c’est la contemplation ? Il faut bien comprendre.  La contemplation, c’est une méditation du cœur; c’est ça la contemplation.  La contemplation, c’est la méditation du cœur.  La méditation en elle-même, c’est une réalité de l’esprit, c’est dans mon esprit que je médite, je réfléchis, je fais des liens, je cherche à comprendre, c’est ça la méditation, c’est une réalité de l’esprit.  Quand on va plus loin, après la méditation qu’est-ce qu’on fait ? On cherche à descendre dans notre cœur, et plus on descend dans notre cœur, qu’est-ce qui se passe ?  Écoutez bien, les mots disparaissent et la réalité apparaît.  C’est ça la contemplation.  Les mots disparaissent, dans la méditation il y a des mots pour essayer de comprendre quelque chose, dans la contemplation on descend au niveau du cœur, les mots disparaissent et la réalité apparaît.  Je suis mis en relation avec une réalité, qui est la réalité divine.  Et alors je suis comme happé, de l’intérieur, par cette réalité.  Parce que c’est une réalité, c’est pas juste des mots et des idées.  Je suis happé de l’intérieur et je suis transformé à l’image de ce que je contemple.  Et nous ce que nous contemplons, c’est Dieu.

Le texte que je vous ai cité disait : la contemplation transformante de la Trinité Sainte.  Mais la Trinité Sainte, on ne peut pas la voir.  Saint Jean dit dans cette Première Lettre de saint Jean au chapitre 4, verset 12 : “Dieu, personne ne l’a jamais contemplé.  Mais, le Fils unique nous a appris à le connaître”.  Nous, nous contemplons Dieu et la Trinité Sainte dans la personne de Jésus.  Alors la contemplation transformante, c’est une contemplation de Jésus.

Alors je m’arrête ici, pour le moment, et dans un prochain enseignement, nous regarderons comment nous pouvons contempler Jésus, comment nous pouvons entrer dans cette expérience de cette contemplation transformante de la Trinité Sainte à travers la personne de Jésus.

Alors, je vous aime, je vous bénis, au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen !

Pour approfondir l’enseignement

  • Suite à cet enseignement, qu’est-ce qui monte dans mon cœur ?
  • « Par notre baptême, nous sommes appelés à la sainteté ». Qu’est-ce que je comprends de cela ?
  • En quoi la « contemplation transformante de la Trinité sainte » est-elle utile à la mission d’évangélisation ?

Pour aller plus loin cette semaine

  • Je prends un passage d’Évangile, je le médite et je demeure en prière quelques instants, demandant à Dieu la grâce de la contemplation.
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A propos Nicolas Tremblay 53 Articles
Nicolas Tremblay est prêtre dans le diocèse de Joliette.

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