Le chrétien DOIT annoncer Jésus

Malheureux sommes-nous, si nous gardons le trésor de l’Évangile pour nous, sans le proposer aux autres.

Lors de mon homélie du dimanche de Pâques (à la Veillée pascale et le jour même de Pâques), j’ai développé en quelque sorte deux points: la façon dont on parvient à la foi et la nécessité d’annoncer Jésus. J’ai alors cité de mémoire une phrase de saint Paul dans sa Lettre aux Romains, qui nous montre clairement qu’annoncer le Christ n’est pas du tout « facultatif » pour un chrétien. Saint Paul nous dit que « si nous affirmons de notre bouche que Jésus est Seigneur et que si nous croyons dans notre cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, nous serons sauvés ».

Or, la première Parole de Dieu que j’ai lue aujourd’hui en ce lundi de Pâques, est précisément cette phrase de saint Paul aux Romains. Aux laudes (l’office du matin dans le bréviaire) d’aujourd’hui, l’Église nous offre comme Parole de Dieu à méditer et à appliquer dans notre vie: Romains 10, 8-10:

« Nous lisons dans l’Écriture: « La Parole est près de toi; elle est dans ta bouche et dans toncœur. » Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons. Donc, si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. Celui qui croit du fond de son cœur devient juste; celui qui, de sa bouche, affirme sa foi, parvient au salut. » (Rm 10, 8-10)

D’abord, je n’en reviens pas que ce texte que j’avais dans le cœur en cette Pâques 2017, soit le texte que l’Église nous propose comme Parole de Dieu au lendemain de Pâques. J’y vois un signe clair qui me montre que c’est la Parole de Dieu que je dois entendre aujourd’hui en 2017 et que je dois faire entendre et comprendre à mes paroissiens.

Les trois phrases de saint Paul citées ci-dessus sont très importantes à mes yeux. Il y est question de la bouche et du cœur. Pour être sauvés, il faut que ces deux composantes de la personne humaine, se mettent en mouvement, se mettent en action. La première phrase est un constat: la Parole est en nous; dans notre cœur et dans notre bouche. Les deux autres phrases nous disent ce qu’il faut faire avec cette Parole qui est en nous. Il est étonnant de constater que dans la deuxième phrase, qui a trait au salut, saint Paul mentionne d’abord la confession des lèvres. On sera sauvé si on proclame de nos lèvres que Jésus est le Messie. La troisième et dernière phrase est différente; il y est question d’abord de justification; de comment on devient juste aux yeux de Dieu, de comment on acquiert la vie divine. On obtient personnellement la justification, en croyant à la Royauté de Jésus. Par la suite, il y est question du salut: on parvient au salut en annonçant Jésus.

La bible de Jérusalem traduit différemment la troisième et dernière phrase. Voici sa traduction :

« Car la foi du cœur obtient la justice, et la confession des lèvres, le salut » (Rm 10, 10). 

C’est très FORT, n’est-ce pas? Voilà une phrase importante à connaître par cœur et une référence biblique facile à retenir: Romains 10, 10. J’en déduis avec saint Paul que si comme chrétien, je n’annonce pas Jésus, je ne serai pas sauvé. Il est temps que j’apprenne cela, après 33 ans de vie sacerdotale (presbytérale). Si la foi ne s’est pas répandue davantage au Québec depuis cinquante ans, c’est parce que les catholiques ont fait de la religion une affaire privée. On va à l’église pour soi, pour notre vie et nos problèmes personnels. On se déplace à l’église parce qu’on croit que Dieu y est présent de façon spéciale, mais pas du tout pour avoir un contact avec d’autres croyants. « Que les autre fassent leurs affaires et moi je ferai les miennes » semble être  le leitmotiv de la grande majorité des catholiques au Québec depuis cinquante ans. Et on se surprend que la foi ait stagné. Et on se surprend d’entendre nos concitoyens dire que la religion est une affaire privée, que le chrétien doit garder dans sa maison, les portes closes. Quiconque connaît bien la pensée de Jésus, sait que faire de la religion une affaire privée, c’est une erreur grave. 

Depuis mon ordination sacerdotale, je suis aussi en quelque sorte dans cette façon de penser. J’ai toujours vu mon sacerdoce comme le moyen de nourrir les gens qui viennent à moi. Mais je n’ai jamais vu mon rôle comme consistant à annoncer Jésus spécialement aux gens qui ne le connaissent pas.

Les premières paroles de Jésus Ressuscité ont été un ordre donné aux femmes D’ANNONCER aux disciples qu’Il est vivant et qu’Il les précède en Galilée (Mt 28, 10). À Marie Madeleine, le Ressuscité dira explicitement: « Ne me retiens pas; mais va dire à mes frères  … » (Jn 20, 17). « Ne me retiens pas », c’est-à-dire, ne me garde pas pour toi; porte-moi aux autres. 

Et le grand saint Paul dira: « MALHEUR À MOI, SI JE N’ANNONCE PAS L’ÉVANGILE » (1 Co 9, 16). Cette phrase est très forte. Il semble cependant qu’elle devrait être traduite ainsi: « Malheureux homme que je suis, si je n’annonce pas l’Évangile ». Oui, malheureux sommes-nous, si nous gardons le trésor de l’Évangile pour nous, sans le proposer aux autres.

Durant les apparitions du Ressuscité, Jésus envoie ses amis annoncer à tous ses disciples qu’il est vivant et qu’il est le Seigneur de l’univers.

Au moment de l’Ascension, Jésus enverra ses disciples annoncer le salut au monde entier. Mais avant de faire cela, ils devront prier avec Marie, la mère de Jésus, dans l’attente de l’Esprit Saint, qui leur donnera la force nécessaire pour évangéliser jusqu’aux extrémités de la terre. Le jour de la Pentecôte, les portes du Cénacle s’ouvrent et l’Évangile est prêché à toutes les nations. 

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A propos Guy Simard 29 Articles
Guy Simard est un Oblat de la Vierge Marie. Il est curé de la paroisse Saint-Enfant-Jésus-de-la-Pointe-aux-Trembles et il a écrit plus de 850 textes sur son propre blogue, Dieu ma joie.

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