Le baptême dans le Saint Esprit pour enlever la froideur et l’indifférence

la confirmation: baptême de l'Esprit

 

La confirmation de Catherine…

Chers amis,

Catherine et Mickaël ont trois enfants. Ils ont été confirmés tous les deux à Belley, dans le diocèse d’Ars, à la Pentecôte 2010. Catherine raconte son expérience : « Mon mari a été baptisé à Pâques 2009. Il a souhaité ensuite faire sa confirmation. On m’a alors demandé si j’avais été confirmée et j’ai réalisé que non ! J’étais pourtant catholique pratiquante, mais je ne m’étais jamais posé la question de la confirmation, et ce sacrement ne m’avait jamais été proposé. C’est mon mari qui m’a entraînée avec lui. On a fait la préparation tous les deux pendant un an, avec deux autres personnes et des accompagnateurs. Cela a été un temps très fort, très bénéfique au niveau de la foi et des rencontres. J’ai découvert certains passages de la parole de Dieu que je ne connaissais pas et j’ai pu approfondir ma foi. Cette préparation m’a aussi permis de m’ouvrir à d’autres personnes, avec qui nous avons tissé des liens.

La confirmation a changé quelque chose dans ma vie. Je suis infirmière et m’occupe beaucoup de personnes âgées, en fin de vie. Quand l’évêque m’a dit, après ma confirmation, que c’était à moi d’apporter la Parole de Dieu, j’ai vraiment senti que je devais faire un travail en souterrain. […] J’essaie maintenant de sensibiliser les autres aux demandes des malades, en les aidant à respecter et à voir l’importance de cette requête [l’onction des malades] pour les personnes en fin de vie. On essaie de sensibiliser nos enfants aussi, de leur montrer que chaque étape de la foi est importante, que cela va les ouvrir à Dieu et à l’amour pour les autres. […] La confirmation a ressoudé notre couple. Maintenant, on prie ensemble avant de discuter. Une paix, une sérénité s’installent alors. J’ai appris à communiquer autrement avec mon mari, à relativiser les difficultés.

Le Saint Esprit ne représentait rien pour moi, auparavant. Je n’étais pas ouverte à l’Eglise comme à présent. Aujourd’hui, je me donne à fond à la messe et j’en ressors ressourcée. Avant, je n’avais pas besoin du Saint Esprit ; maintenant, il est ma source. Dans mon travail, dans mes problèmes quotidiens, j’appelle l’Esprit Saint en premier. J’ai constamment besoin de sa présence. Il me fortifie, me donne sa force. Parfois, c’est dur, surtout dans mon métier ! Alors, je prie : « Saint Esprit, aidez-moi à accompagner cette personne, donnez-moi la force d’affronter sa famille, sa maladie… » Je demande constamment sa présence. Je lui demande que les paroles qui sortent de ma bouche soient justes. Il est avec moi, j’ai confiance. »

Catherine manifeste le Saint Esprit reçu par l’imposition des mains de Mgr. Bagnard, évêque de Belley Ars : maintenant elle prie avec son mari, elle aime les Ecritures, elle est évangélisatrice, elle est ouverte à la présence de Dieu chez ses malades, elle a appris « à communiquer autrement avec son mari », elle est ouverte à l’Eglise, elle se donne « à fond à la messe », le Saint Esprit représente quelque chose pour elle et elle en a besoin, Il est sa « source ».

Pour moi, la réception du Saint Esprit n’a produit aucun de ces fruits pendant des années.

Aussi, la question que posent ces réceptions diverses du Saint Esprit est la suivante : Pourquoi le don du Saint Esprit donne-t-il des fruits chez l’un et non chez l’autre ?

1. Seul Dieu donne le Saint Esprit dans sa souveraineté…

Dieu est souverain pour donner le Saint Esprit. Cela est tout à fait clair dans les Écritures. Il donne le Saint Esprit :

  • Par Jésus. Jean le Baptiste le dit aux Juifs qui lui demandent des comptes sur son baptême : « C’est Celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint. » (Jn. 1, 33)
  • Quand Il veut. Jésus dit à ses apôtres, avant la Pentecôte, qu’ils vont être baptisés dans l’Esprit Saint sous peu de jours » (Ac. 1, 5) mais ils ne savent pas quand, et, en effet, ce sera « tout à coup » (Ac. 2,2)
  • Dans une totale liberté. Quand Pierre parle aux premiers païens, dans la maison de Corneille, l’Esprit Saint tombe sur eux, sans crier gare ! « Pierre parlait encore quand l’Esprit Saint tomba sur tous ceux qui écoutaient la  » (Ac. 10, 44) Pierre témoigne de cette liberté divine devant les apôtres réunis : « A peine avais-je commencé à parler que l’Esprit Saint tomba sur eux, tout comme sur nous au début. Je me suis alors rappelé cette parole du Seigneur : « Jean, disait-il, a baptisé avec de l’eau, mais vous, vous serez baptisés dans l’Esprit Saint. » (Ac. 11,15-16)

2. Le don du Saint Esprit n’est pas arbitraire…

Pourtant, cette souveraineté de Dieu n’est pas arbitraire. Dieu donne mais comment recevoir ?  Les conditions de la réception du Saint Esprit sont explicitées soit par des groupes de personnes, soit par le comportement d’individus. A chacun de les remplir pour faire l’expérience véritable  et non formelle du Saint Esprit.

Les apôtres eux-mêmes doivent…

  • L’Ecriture nous dit que Jésus, au cours d’un repas qu’Il partageait avec ses apôtres « leur enjoignit de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis. » (Ac. 1, 4)
  • Les apôtres ne reçoivent pas le Saint Esprit dans n’importe quelles conditions. Ils prient : « Tous d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus, et avec ses frères. » (Ac. 1, 14) Quand ils sont persécutés, ils prient et sont de nouveau remplis du Saint Esprit : « Tandis qu’ils priaient, l’endroit où ils se trouvaient réunis trembla ; tous furent alors remplis du Saint Esprit. » (Ac. 4, 31)

La foule à qui Pierre s’adresse doit…

  • Honorer Jésus comme « Seigneur », c’est-à-dire donateur de l’Esprit. La foule avait crucifié Jésus, le considérant comme rien ; maintenant, elle doit le considérer comme « Seigneur et Christ » (Ac. 1, 36) leur dit Pierre et se repentir : « Repentez-vous ! » (Ac. 1, 37)
  • Se faire baptiser dans le Christ « pour la rémission des péchés » (Ac. 1, 37), afin d’être un réceptacle digne de l’Esprit. Pierre redira à la foule cette nécessité de se repentir non seulement mentalement et par un rite, mais par des actes, après avoir guéri un impotent : « C’est pour vous d’abord que Dieu a ressuscité son Serviteur et l’a envoyé vous bénir, du moment que chacun de vous se détourne de ses perversités. » (Ac. 3, 26) La conséquence sera la « bénédiction », c’est-à-dire, le don du Saint Esprit : « Vous recevrez alors le don du Saint Esprit. » (Ac. 2, 38)

La Samarie doit…

  • Accueillir la Parole de Jésus. Comme les premiers païens à qui Pierre s’est adressé, la Samarie remplit une condition fondamentale pour recevoir le Saint Esprit, qui est la soif de la parole de Dieu. « Apprenant que la Samarie avait accueilli la Parole de Dieu, les apôtres qui étaient à Jérusalem y envoyèrent Pierre et Jean. » (Ac. 8, 14)
  • Recevoir la prière et l’imposition des mains des Apôtres (pour nous, de leurs successeurs, les évêques). « [Pierre et Jean] descendirent donc chez les Samaritains et prièrent pour eux, afin que l’Esprit Saint leur fût donné. […] Pierre et Jean se mirent à leur imposer les mains et ils recevaient l’Esprit Saint. » (Ac. 8, 17)

Paul doit…

  • Prier et jeûner. Paul, renversé sur le chemin de Damas par la puissance du Seigneur. Trois jours durant, Paul reste cloîtré «ne mangeant et ne buvant rien. » (Ac.9, 9) Jésus dit à Ananie d’aller le rencontrer, en lui donnant ce signe : « Le voilà qui prie… » (Ac.9, 11)
  • Recevoir l’imposition des mains d’un simple fidèle. Ananie n’est pas un apôtre, mais Jésus lui a commandé d’imposer les mains à Paul « pour lui rendre la vue » (Ac.9, 12). L’obéissance est toujours récompensée. Non seulement Paul recouvre la vue, mais il est rempli de l’Esprit Saint et reçoit le baptême : « Celui qui m’envoie, dit Ananie à Paul, c’est le Seigneur […] et c’est afin que tu recouvres la vue et sois rempli de l’Esprit Saint. » Aussitôt, il lui tomba des yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Sur-le-champ, il fut baptisé. » (Ac.9, 17-18)

Les Johannites d’Ephèse doivent…

Paul enseigne l’existence de l’Esprit Saint aux Éphésiens
  • Au moins savoir qu’il y a un Esprit Saint. A Ephèse, Apollos et Silas rencontrent des disciples de Jésus et leur demandent immédiatement s’ils ont reçu le Saint Esprit : « Avez-vous reçu l’Esprit Saint quand vous avez embrassé la foi ? » Ils répondent : « Mais nous n’avons même pas entendu dire qu’il y a un Esprit Saint. » (Ac. 19,3) Paul apprend qu’ils n’ont reçu que le baptême de Jean, les baptise « au nom du Seigneur Jésus et quand il leur eut imposé les mains, l’Esprit Saint vint sur eux et ils se mirent à parler en langues et à prophétiser. » (Ac. 19,5-6)

Les conditions pour recevoir le Saint Esprit, avec fruit, sont simples : savoir qu’Il existe, savoir qu’Il est donné par Jésus, L’attendre, Le demander à Jésus dans son Église. 

 

Le Saint Esprit est donné pour…

… enlever l’indifférence à Dieu

Jésus vient enlever  l’indifférence et même de l’hostilité à Lui-même et à son Père : c’est cela le péché, dans l’Évangile de Jean. Il le fait en baptisant dans l’Esprit : « L’homme sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est Celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint » (Jn.1, 33). En effet l’Esprit est Celui qui nous rend fervents pour Dieu : « Soyez fervents (ζέοντες) grâce à l’Esprit » (Rm.12, 11). Le verbe grec signifie être fervent (ζέω), mais aussi être chaud, bouillir, brûler, être profondément engagé dans quelque chose. (Strong’s concordance)

… transformer

En effet, le Saint Esprit vraiment reçu,  un merveilleux « changement » s’opère : C’est vrai des apôtres : « Lorsqu’Il fut descendu sur les apôtres, Il les changea tellement, qu’on ne pouvait plus les reconnaître.. » Cela devrait être vrai de nous : «  Eh bien ! Mes frères, après la Confirmation […] sera-t-on ravi de votre changement ? » (Sermons du Curé d’Ars, livres-mystiques.com ©)

…  témoigner jusqu’au martyre

Les saints martyrs Canadiens

Aussi, la question est simple : Avez-vous reçu véritablement l’Esprit Saint ? Oui, si, comme Catherine, vous vous sentez bouillants, Si ce n’est pas le cas, il faut demander pardon à Dieu, Père, Fils et Saint Esprit et demander une nouvelle fois le Don du Saint Esprit. C’est toute la raison des demandes d’effusions de l’Esprit dans le renouveau charismatique. On ouvre la porte, comme tout à nouveau !

Prions : « Seigneur, veuille baptiser notre paroisse comme tout à nouveau dans le Saint Esprit. Amen. »

Question : Quelle est votre relation au Saint Esprit ?

Suggestion : Demander à Jésus le « feu du saint Esprit » pour être « chaud » !

Oraison jaculatoire : «Viens, Esprit Saint de Jésus, dans mon cœur ! »

 Homélie pour le 2ème dimanche du Temps Ordinaire                        Année «A »

Dimanche 19 janvier 2014

Jn. 1,29-34

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A propos Geoffroy de Lestrange 75 Articles
Le père de Lestrange, curé dans le monde rural, a fait ses études supérieures aux États-Unis. Il y a découvert le Renouveau charismatique catholique ainsi que les églises évangéliques. Bénédictin, puis profès simple chez les frères de Saint-Jean, il a découvert par ces contacts divers, l'importance de la prière pour une nouvelle Pentecôte dans l'Église, souhaitée par tant de papes.

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